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Bangladesh: à la veille de son verdict pour corruption, la cheffe de l'opposition clame son innocence

La cheffe de l'opposition au Bangladesh Khaleda Zia a clamé son innocence mercredi, à la veille du verdict de son procès pour corruption qui, craignent les autorités, pourrait déchaîner des violences en cas de condamnation.

La police a interdit les manifestations de rue et l'opposition a dénoncé l'interpellation de plusieurs milliers de partisans de Mme Zia à Dacca, à la veille du jugement qui doit être rendu jeudi par une cour spéciale anticorruption de la capitale.

Le procureur avait requis fin janvier la prison à vie contre Mme Zia, la leader du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP, centre-droit), qui a été Première ministre à deux reprises entre 1991 et 2006.

Si elle est déclarée coupable, celle qui est devenue la principale rivale de la cheffe du gouvernement Sheikh Hasina pourrait être empêchée de se présenter aux élections prévues en décembre.

Khaleda Zia est accusée d'avoir détourné quelque 21 millions de taka (200.000 euros) d'un fonds destiné à un orphelinat. Mercredi, l'opposante de 72 ans a qualifié ces accusations de "fausses" et a réaffirmé que "pas un penny" n'avait été volé.

"C'est une tentative pour utiliser la cour contre moi afin de m'écarter de la politique et des élections et de m'isoler du peuple", a-t-elle déclaré devant les journalistes. "Je suis prête à affronter toutes les conséquences. Je n'ai pas peur de la prison ou d'une sanction. Je ne vais pas m'incliner", a-t-elle affirmé.

D'après le porte-parole de son parti, Rizvi Ahmed, "environ 3.500" opposants ont été arrêtés par les forces de sécurité. Un ancien ministre a été interpellé et un haut fonctionnaire a disparu, ce qui fait craindre à l'opposition que les autorités soient en train de faire "disparaître" des dissidents éminents avant le verdit.

La police, pour sa part, a qualifié ces arrestations de "travail de routine".

En 2014 et 2015, des manifestations du BNP et de ses alliés islamistes avaient fait près de 200 morts au Bangladesh. Le BNP avait boycotté les dernières élections législatives en 2014, permettant la victoire de l'Awami League de Mme Hasina, mais devrait prendre part au scrutin prévu en décembre.

Khaleda Zia fait l'objet de poursuites dans plusieurs dizaines d'affaires de corruption ou violences. Son fils Tarique Rahman, qui vit en exil à Londres, a été reconnu coupable de blanchiment d'argent en 2016. En janvier, le parquet avait requis la peine de mort contre lui, pour son rôle supposé dans un attentat à la grenade dans lequel l'actuelle Première ministre Sheikh Hasina avait été blessée en 2004.

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