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Bangladesh: la cheffe de l'opposition Khaleda Zia condamnée à 5 ans de prison

La justice du Bangladesh a condamné jeudi la cheffe de l'opposition Khaleda Zia à cinq ans de prison pour corruption, a constaté un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience bondée.

Première ministre à deux reprises, présidente de longue date du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), Mme Zia est poursuivie pour avoir détourné 21 millions de takas (206.000 euros) d'un fonds créé pour un orphelinat. Le parquet avait requis la prison à vie.

"Étant donné que le tribunal a été en mesure de prouver les accusations contre elle, Zia a été condamnée à cinq ans de prison aux termes des articles 409 et 109 des codes pénaux", a déclaré le juge Mohammad Akhteruzzaman.

Ce jugement signifie que la veuve de l'ex-président Ziaur Rahman, assassiné en 1981, sera vraisemblablement empêchée de se présenter aux élections législatives prévues pour décembre. Elle a la possibilité de faire appel.

Par crainte de violences de ses partisans, plus de 5.000 policiers ont été déployés dans les rues de Dacca, où les manifestations étaient interdites. Normalement encombrée de voitures, la capitale était étrangement calme jeudi matin.

Des heurts ont opposé ses soutiens aux forces de sécurité lors du départ de Mme Zia pour le tribunal. Le contingent de maintien de l'ordre a lancé des gaz lacrymogènes pour disperser des lanceurs de pierres.

L'opposition a indiqué que les forces de l'ordre avaient interpellé préventivement "environ 3.500" de ses membres. Des écoles privées ont demandé à leurs élèves de rester chez eux, certaines compagnies de VTC ont suspendu leurs services pour la journée.

"Nous avons renforcé la sécurité dans toute la ville", a déclaré à la presse Asaduzzaman Mia, chef de la police de Dacca.

Mme Zia, 72 ans, a dirigé le Bangladesh de 1991 à 1996 puis de 2001 à 2006 et est l'ennemi jurée de l'actuelle cheffe de gouvernement Sheikh Hasina, qui fut un temps son alliée. Les deux femmes se sont succédé au pouvoir.

Lors d'une conférence de presse mercredi à Dacca, à la veille du verdict du tribunal spécial anticorruption, la leader de l'opposition avait estimé que ce procès était destiné à écarter sa famille et elle-même de la vie politique.

"C'est une tentative d'instrumentaliser la justice contre moi afin de m'écarter de la politique et des élections, et de m'isoler du peuple", a-t-elle déclaré.

Dans le même affaire, son fils et héritier politique Tarique Rahman - qui vit en exil à Londres - ainsi que quatre de ses proches ont été condamnés à dix ans d'incarcération.

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