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Banlieues: Hamon espère que le gouvernement aura "le quart de l'ambition" du rapport Borloo

Le fondateur du mouvement Génération.s Benoît Hamon a dit vendredi "espérer" que "le gouvernement aura(it) le quart de l'ambition" du rapport sur les banlieues remis par Jean-Louis Borloo au Premier ministre.

"Le rapport qu'il vient de rendre est à la fois un rapport ambitieux, mais qui marque d'une pierre noire le fait que depuis 15, 20, 30 ans, on a laissé dans ce pays les inégalités se creuser, les ghettos se constituer, et qu'on hérite d'une situation explosive", a jugé l'ex-ministre socialiste de l'Education.

"Je sens que les morceaux du territoire ou les parcelles de la République qui sont prêtes à s'enflammer sont nombreuses", a mis en garde l'ancien candidat à la présidentielle sur BFMTV et RMC, prenant en exemple les récentes violences urbaines qui ont touché le quartier du Grand Mirail à Toulouse.

S'il a évoqué des points de "désaccords" avec le rapport Borloo, l'ancien député a loué le fait qu'il proposait "de regarder ces territoires pour l'énergie qui est la leur, et pour ce qu'elles peuvent apporter à la République" plutôt que comme des "réserves d'indiens", et qu'il mettait en avant le fait que "la question de la +ghettoïsation+ ne se réglera(it) pas que par du béton".

"Le vrai problème qu'a Borloo, c'est qu'il propose cela à un gouvernement qui n'a pas un sou, un euro à mettre sur les quartiers", a cependant déploré M. Hamon. "J'espère que le gouvernement aura le quart de l'ambition qu'a ce rapport", a-t-il appelé.

Il a en revanche émis des réserves sur la proposition de créer une sorte d'ENA des banlieues, craignant que les diplômes de cette filière hypothétique soient caricaturés à leur sortie d'école comme des "sous-catégories d'élites", et appelant à "repenser notre enseignement supérieur".

L'ex-candidat à la présidentielle s'est enfin prononcé pour une intégration plus large des populations des quartiers dans les décisions politiques, déplorant la "façon dont les experts en politique de la ville décident à la place des citoyens eux-mêmes", et appelant à s'appuyer sur le "mouvement associatif dans les banlieues d'une vivacité incroyable".

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