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Bardet: "revoir les modèles" du cyclisme après les incendies australiens

Romain Bardet plaide pour une prise de conscience afin de "revoir les modèles (du cyclisme) qui ne sont plus souhaitables sur le plan environnemental", depuis l'Australie où il se prépare pour l'ouverture du World Tour dans un pays en proie à de gigantesques incendies.

"A un moment, il faudra arrêter d'être individualiste, de ne penser qu'à notre carrière à un horizon de deux, trois, cinq ans", a estimé lundi le grimpeur de l'équipe AG2R La Mondiale, joint par téléphone à Adelaide où il s'est installé le 28 décembre afin de préparer le Tour Down Under, la première course de la saison WorldTour, prévu du 21 au 27 janvier.

"Je n'ai pas les réponses. Mais on voit que la situation empire chaque année", a-t-il poursuivi.

Les mentalités sont-elles prêtes à changer après le drame écologique vécu par les Australiens ? "J'imagine que ce ne sera pas à effet immédiat, répond Bardet, mais j'espère que tout le monde se pose des questions. Chacun à son niveau a à s'interroger sur la trace qu'on laisse, dans la manière de voyager, de pratiquer, de consommer. On ne peut pas s'indigner des conditions que l'on rencontre maintenant sans changer notre quotidien".

Sur un plan personnel, le Français a éprouvé quelque embarras à se féliciter des "très bonnes conditions" de son séjour et de l'accueil reçu: "On a conscience que le fait de faire du vélo et s'entraîner n'est pas la priorité quand on voit les conséquences de ce qui se passe et les échos au niveau international."

- "Aucune contre-indication" pour les entraînements -

Sur place, à Adelaide, Bardet et ses deux coéquipiers, Clément Chevrier et Axel Domont, n'ont pas été vraiment gênés par les incendies et la fumée dégagée par les gigantesques brasiers: "Les conséquences des incendies sont très modérées par rapport à d'autres territoires notamment à l'est. Les feux ont été complètement maîtrisés. Il n'y a aucune contre-indication dans la région où l'on roule, contrairement à ce qui a pu se passer à Sydney ou à Melbourne."

Quant à la chaleur, l'Auvergnat relativise: "On a eu deux jours où le thermomètre a dépassé légèrement 40 degrés. Le reste du temps, c'étaient des températures typiques d'un été normal dans le sud de la France, 30-32 degrés. On n'en est pas au stade où certaines années, des étapes ont dû être raccourcies à cause de la chaleur. Dans ce qu'on a exploré, des vignobles ont brûlé, quelques forêts également mais ça reste minoritaire. Il ne faut pas croire que l'on roule dans un brasier qui viendrait de s'éteindre."

Bardet, monté deux fois sur le podium final du Tour de France (2e en 2016, 3e en 2017), doit participer pour la première fois au Tour Down Under, la première course de la saison WorldTour dans la région d'Adelaide.

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