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Biegun, émissaire pour la Corée du Nord, nommé numéro deux de la diplomatie américaine

(Belga) L'émissaire des Etats-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, a été nommé jeudi numéro deux de la diplomatie américaine par Donald Trump, tout en conservant la difficile tâche de relancer les négociations sur le désarmement nucléaire de Pyongyang.

Ce diplomate respecté de 56 ans, dont la nomination doit désormais être approuvée par le Sénat, va ainsi succéder à John Sullivan comme vice-secrétaire d'Etat, ce dernier étant appelé à devenir ambassadeur des Etats-Unis en Russie. M. Biegun sera le premier adjoint du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Stephen Biegun a été nommé représentant spécial pour la Corée du Nord en août 2018, alors qu'il était vice-président pour les affaires internationales du constructeur automobile Ford. Mais ce républicain avait déjà fait partie de l'équipe de sécurité nationale du président George W. Bush au début des années 2000 et avait conseillé plusieurs personnalités conservatrices sur la politique étrangère. Malgré l'absence de percées dans les négociations avec Pyongyang, notamment depuis l'échec retentissant du deuxième sommet entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un en février à Hanoï, l'émissaire s'est bâti une réputation de diplomate sérieux et solide. Ses homologues et interlocuteurs étrangers, ainsi que les spécialistes du dossier nord-coréen, apprécient sa pensée structurée et lucide, dans une administration Trump souvent jugée "dysfonctionnelle" par les chancelleries des pays alliés. Et ses rares prises de parole en public sont scrutées à la loupe pour saisir les nuances de la stratégie du gouvernement américain, au-delà des déclarations du locataire de la Maison Blanche qui met surtout l'accent sur son "amitié" avec Kim Jong Un et tend à minimiser l'impasse actuelle. Car le rapprochement avec la Corée du Nord, qui s'annonçait comme le succès numéro un du milliardaire républicain en politique étrangère, patine. Steve Biegun, qui n'a pu rencontrer en tête-à-tête ses homologues nord-coréens qu'une poignée de fois, est rentré bredouille d'une réunion début octobre en Suède. Ces discussions attendues depuis des mois côté américain pour renouer le dialogue se sont terminées sur un nouvel échec, attribué par Pyongyang à Washington. Un diplomate qui s'est récemment entretenu avec lui fait état d'une certaine "frustration" de la part de l'émissaire, conscient que la situation actuelle ne peut pas s'éterniser. Sa nomination comme numéro deux du département d'Etat revêt d'autant plus d'importance que Mike Pompeo, pilier du trumpisme, est souvent donné comme prochainement sur le départ pour briguer un siège de sénateur en 2020. Le vice-secrétaire d'Etat pourrait alors occuper un intérim sensible à quelques mois de la présidentielle. (Belga)

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