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Brésil: annulation de l'examen d'un recours pour libérer Lula

Un juge de la Cour suprême du Brésil (STF) a décidé vendredi soir d'annuler l'examen prévu mardi d'une demande de remise en liberté de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré depuis deux mois pour corruption.

Ses avocats réclamaient qu'il soit remis en liberté le temps que tous les recours vers des instances supérieures soient épuisés, au nom de la "présomption d'innocence".

Mais le juge du STF Edson Fachin a retiré l'examen de ce recours de l'ordre du jour de l'audience mardi, un nouveau coup dur pour l'icône de la gauche, qui espérait sortir de prison et faire campagne pour la présidentielle d'octobre, pour laquelle il est en tête des intentions de vote malgré son incarcération.

La magistrat a pris cette décision quelques heures après que la cour d'appel TRF4, qui a condamné Lula à 12 ans et un mois de prison en janvier, a décidé vendredi que cette sentence ne pouvait pas faire l'objet d'un recours devant la Cour suprême.

Le TRF4 a considéré que la plus haute juridiction du pays doit trancher uniquement sur des cas présentant d'éventuelles violations de la constitution et que la demande de la défense de Lula n'entrait pas dans ce cadre.

Cristiano Zanin Martins, avocat de l'ex-président, a affirmé dans un communiqué qu'il allait présenter un nouveau recours et qu'il trouvait "étrange que le TRF4 examine l'admissibilité d'un recours quelques jours avant l'audience prévue par le STF pour statuer sur une demande de remise en liberté".

Accusé d'avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs pour l'attribution de marchés publics, Lula, 72 ans, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010, nie farouchement et se dit victime d'un complot pour l'empêcher de se présenter à l'élection d'octobre.

Il a subi un autre coup dur vendredi soir, avec la validation d'un accord de collaboration avec la justice d'Antonio Pallocci, son ancien ministre des finances (2003-2006), dont les aveux pourraient contenir des révélations explosives.

Interrogé en septembre par le juge anticorruption Sergio Moro, M. Palocci avait déjà affirmé que Lula avait "passé une sorte de pacte de sang" avec le géant du bâtiment Odebrecht, au coeur du scandale de corruption qui secoue le Brésil pour avoir versé des sommes astronomiques à des dirigeants politiques de tous bords en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics.

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