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Brésil: le maire de Rio menacé de destitution

Les conseillers municipaux de Rio de Janeiro doivent commencer à examiner jeudi une demande de destitution du maire Marcelo Crivella, ancien pasteur évangélique, accusé de favoriser des fidèles dans les services de santé.

"Le traitement notoirement partial du maire envers les fidèles de sa religion au détriment du reste de la population est récurent et inacceptable", a dénoncé le conseiller municipal du parti conservateur MDB, du président Michel Temer, Atila Nunes, dans sa demande de destitution.

La semaine dernière, le quotidien O Globo avait révélé le contenu d'enregistrements d'une réunion "secrète" du maire, ex-pasteur et évêque de la puissante l’Église universelle du Royaume de Dieu (néo-pentecôtiste), avec 250 pasteurs évangéliques.

Lors de cette réunion, qui a eu lieu le 4 juillet, l'édile aurait offert à ses "frères" la possibilité d'obtenir la priorité pour des opérations de la cataracte. Il aurait également été question de placer de nouveaux arrêts de bus à proximité des temples.

"Il faut profiter du fait que Dieu nous ait donné l'opportunité d'être à la mairie pour faire avancer les choses", a affirmé M. Crivella, selon le journal.

Pour que le maire soit destitué, l'opposition doit obtenir la majorité des deux tiers, soit 34 des 51 conseillers municipaux.

À la tête de la mairie depuis janvier 2017, M. Crivella, 60 ans, a été très critiqué pour avoir réduit considérablement les subventions accordées aux écoles de samba du carnaval et pour ne pas avoir honoré de sa présence les défilés somptueux et sensuels de la plus grande fête populaire du Brésil.

Contacté par l'AFP, la mairie a assuré que le maire avait reçu "avec beaucoup de tranquillité la nouvelle de l'analyse par le conseil municipal de la demande de destitution, qui fait partie du jeu politique de l'opposition".

Mercredi, une cinquantaine de fonctionnaires municipaux ont manifesté devant le siège administratif de la mairie, et une pétition en ligne du site réclamant sa destitution avait recueilli près de 50.000 signatures.

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