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Burkina: le procès du putsch débute enfin avec les interrogatoires des accusés

(Belga) Quatre mois après l'ouverture du procès du putsch manqué de 2015 au Burkina Faso, les interrogatoires des 84 accusés ont enfin débuté vendredi devant le tribunal militaire de Ouagadougou.

Après des manoeuvres de procédure de la défense qui avaient entraîné renvoi sur renvoi, le sergent chef Lawoko Mohamed Zerbo, poursuivi pour "attentat à la sûreté de l'État", "meurtres et coups et blessures volontaires" et dégradation de biens" a été le premier à comparaître. Selon le président du tribunal Seydou Ouédraogo, il est accusé d'avoir "commis un attentat dans le but de renverser le pouvoir en place", lorsqu'il a "interrompu en compagnie d'autres militaires le conseil des ministres, enlevé et séquestré le président (du régime de) transition, le premier ministre et deux autres membres du gouvernement". Il est également accusé d'être "responsable de la mort de 13 personnes en tant qu'auteur ou complice" et "responsable de coups et blessures de 42 personnes". "Je ne reconnaît pas ces faits ", a déclaré à la barre le sergent chef Zerbo, radié de l'effectif de l'armée pour désertion pour s'être enfui en Côte d'Ivoire après le putsch, avant d'en être extradé. Le militaire a affirmé avoir été affecté ce jour-là à "une mission d'observation à l'aile ouest de la présidence" et "n'avoir vu et observé que la verdure, les fleurs et le paysage", suscitant une grande hilarité dans la salle. Au total, 84 accusés sont jugés dans cette affaire, dont les généraux Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d'État manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés. Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir. (Belga)

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