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Cachemire: vague d'arrestations, nouvelle mise en garde de l'Inde au Pakistan

Les autorités indiennes ont arrêté des dizaines de dirigeants musulmans et envoyé des milliers de paramilitaires en renfort samedi dans le Cachemire indien tandis que le Premier ministre Narendra Modi a renouvelé ses mises en garde au Pakistan concernant un attentat-suicide attribué à des insurgés basés dans ce pays.

Des habitants du Cachemire indien ont fait état samedi d'un renforcement des activités militaires dans la région. Quelque 10.000 paramilitaires ont commencé à arriver samedi dans le Cachemire, le lendemain d'une décision de New Delhi d'y envoyer des renforts.

Les tensions se sont aggravées entre les deux pays après un attentat-suicide à la voiture piégée au Cachemire indien dans lequel 41 paramilitaires indiens ont été tués le 14 février. L'attentat a été revendiqué par le groupe islamiste Jaish-e-Mohammed (JeM), établi au Pakistan.

L'Inde accuse le Pakistan de soutenir en sous-main les infiltrations de militants islamistes et la rébellion armée, ce qu'Islamabad a toujours démenti. L'attentat du 14 février a suscité une vague de colère en Inde et des appels demandant à M. Modi d'ordonner des représailles.

Lors d'un rassemblement dans l'Etat du Rajasthan, le Premier ministre indien a souligné que le pays était "en colère" après l'attentat. "Nous n'allons pas rester assis tranquillement après avoir subi cela. Nous savons comment écraser le terrorisme", a ajouté M. Modi. "Nous avons donné à l'armée toute liberté" d'agir, a-t-il souligné.

Par ailleurs, des chefs du Jamaat-e-Islami, l'organisation religieuse la plus importante de la région, et de la Conférence Hurriyat, une coalition de partis politiques locaux qui soutiennent les revendications des musulmans du Cachemire, ont été arrêtés.

"La police et d'autres agences ont lancé des opérations d'arrestations massives et mené des incursions dans de nombreuses maisons dans la vallée, arrêtant des dizaines de ... dirigeants" de ces organisations, a indiqué le Jamaat dans un communiqué. Il a précisé que parmi les personnes arrêtées figurait Abdul Hamid Fayaz, une des principales figures du mouvement .

La police a de son côté établi un lien entre les arrestations et les mesures de sécurité prises en prévision des prochaines élections en Inde et d'une audience à la Cour suprême prévue lundi et consacrée à une remise en cause d'un article de la Constitution accordant des droits spéciaux aux habitants du Cachemire en matière de propriété et de travail.

Les commerces étaient fermés samedi dans le Cachemire, certains pour protester contre les arrestations, d'autres de crainte d'un conflit entre l'Inde et le Pakistan.

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a prévenu l'Inde que son pays riposterait s'il était attaqué.

Vendredi, le président américain Donald Trump a qualifié de "très dangereuse" l'escalade des tensions entre l'Inde et le Pakistan.

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