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Calais: début des distributions de repas pour les migrants par l'Etat

La distribution de repas pour les migrants de Calais assurée par l’État a commencé mardi dans deux endroits différents de la ville, attirant peu de candidats le matin, mais bien plus l'après-midi, a-t-on appris de sources concordantes.

Un terrain vague a été aménagé dans la zone industrielle des Dunes, entouré de barbelés, sur lequel deux préaux ont été installés, ont constaté des journalistes de l'AFP. En présence de la police, une douzaine de membres de l'association La Vie Active, mandatée pour sept mois par l’État, organisaient la distribution autour d'un bus mobile, qui s'est ensuite rendu près de l'hôpital.

Mardi matin, plusieurs migrants allaient et venaient le long des grillages, sans entrer.

Entre 9h00 et 10h30, seuls deux migrants sont venus prendre leur petit-déjeuner. "Beaucoup ne veulent pas, ont peur des caméras", explique Luis, Ghanéen âgé de 21 ans, à la trentaine de journalistes présents.

"Je reviendrai cet après-midi", assure-t-il en anglais. "Il faut dire au gouvernement de continuer à nous aider."

Deux distributions quotidiennes sont prévues: un petit-déjeuner entre 09H00 et 11H00, avec des boissons chaudes, du fromage ou encore du pain, et un repas chaud entre 15H00 et 18H00, constitué de deux rations.

Lors de la seconde distribution mardi après-midi, davantage de migrants étaient présents, puisque 218 repas ont été servis sur les deux points de distribution, selon la préfecture. D'après L'auberge des migrants, les candidats au repas du soir étaient effectivement bien plus nombreux que le matin.

En visite à Calais mi-janvier, le président de la République avait annoncé que l’État prendrait "à sa charge" la distribution de nourriture assurée jusqu'ici par les associations.

"L’État a honoré sa parole (...)", a déclaré le sous-préfet de Calais, Michel Tournaire, rappelant que l'un des objectifs est d'éviter de nouveaux "bidonvilles".

"Il y a la nouveauté, l'adaptation", a estimé le sous-préfet de Calais, Michel Tournaire, pour expliquer l'absence de migrants dans la matinée, en plus de la présence de la presse. "Il nous faudra un recul de plusieurs jours".

Pour Loan Torondel, de l'Auberge des Migrants qui a arrêté ses distributions lundi soir, ce dispositif est "une bonne nouvelle".

"On revient dans la normalité, c'est le devoir de l’État d'assurer cette mission", juge-t-il, expliquant l'absence des migrants par le nombre important de caméras, notamment.

L'association Utopia56 a également suspendu ses distributions de repas. "On laisse la chance au gouvernement de prendre ses responsabilités pleinement", a expliqué Charlotte, l'une des bénévoles.

"Nous n'avons pas d'inquiétude pour les jours qui viennent", a affirmé Stéphane Duval, directeur du dispositif humanitaire de Calais pour la Vie Active, qui prévoit des repas pour 350 personnes. "On prépare plus. Ils pourront passer plusieurs fois s'ils le souhaitent".

Selon la préfecture, quelque 350 migrants vivent dans le Calaisis dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne. D'après les associations, ils sont entre 500 et 600.

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