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Calais: une vingtaine de migrants de la "marche solidaire" en partance pour l'Angleterre arrêtés

Une vingtaine de migrants à bord d'un car accompagnés par des membres de la "marche solidaire" ont été arrêtés au port de Calais dimanche par la police française au moment d'embarquer pour l'Angleterre sur un car-ferry, a-t-on appris de sources concordantes.

Entre 7h00 et 8h00, 24 étrangers, tous originaires d'Afrique, "qui ne disposaient pas des documents administratifs, donc en situation irrégulière, ont été descendus du (car) et ont été amenés au centre de rétention administrative (CRA) de Coquelles" par la police aux frontières (PAF) pour contrôler leur situation, a indiqué à l'AFP la préfecture du Pas-de-Calais.

Dimanche soir, six personnes en situation régulière, six dont les demandes d'asile suivent leur cours et sept autres, qui se sont vu signifier une obligation de quitter le territoire, avaient été libérées, selon les autorités. Cinq ont été emmenées dans des centres de rétention administratifs de la région - celui de Coquelles, 79 places, étant plein - et seront renvoyées dans leur pays d'origine.

Des arrestations qui ont provoqué l'indignation des militants, membres de la marche et du collectif des sans-papiers de Paris (CSP 75), qui s'étaient rassemblés dans l'après-midi devant les grilles du poste de police, criant au son des tambours "libérez nos camarades", a constaté un correspondant de l'AFP.

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a demandé leur libération. "Nous demandons la libération immédiate de ces personnes qui finalement se trouvent aujourd'hui dans un lieu de privation de liberté, pour avoir été appréhendées à l'occasion de leur participation, de façon visible, à une manifestation pour un monde plus ouvert et accueillant", a écrit dans un communiqué Alain Vantroys, délégué régional Hauts-de-France.

"C'est normal qu'ils n'aient pas pu passer. Ce qui nous choque, c'est qu'ils aient été amenés au centre de rétention, alors qu'ils étaient accompagnés par nous et qu'ils s'étaient annoncés", a déclaré à l'AFP depuis Douvres en Grande-Bretagne François Guennoc, vice-président de l'Auberge des migrants, association co-organisatrice de la marche.

"Nous avions prévenu le CSP 75 des risques qu'ils ont assumés", a-t-il ajouté, assurant que le collectif avait averti les autorités françaises et anglaises de leur intention d'aller en Angleterre "pour la journée" dans le cadre de cette manifestation.

Lui et les autres marcheurs et citoyens européens présents dans le car ont pu rejoindre la Grande-Bretagne et devaient arriver à Londres dans l'après-midi.

"C'est la procédure habituelle, classique des forces de l'ordre, qui ont fait preuve de professionnalisme et de discernement", a commenté la préfecture.

La "marche solidaire", composée de plusieurs centaines de personnes, associatifs, citoyens engagés et migrants, partie fin avril de Vintimille, était arrivée samedi dans le calme à Calais après 1.400 km.

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