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Cette usine islandaise transforme le CO2... en pierre: une technique séduisante, mais qui présente beaucoup d'inconvénients

Une étude scientifique montre que les émissions de CO2 sont proches des records d'émission d'avant la crise du Covid 19. Les émissions de CO2 avaient baissé de 5% en 2020, elles ont augmenté de 4,9% depuis le début de l'année. La Chine produit 31% des émissions mondiales, devant les États-Unis. Pour éviter ces émissions, l'Islande teste une nouvelle technique : capturer le gaz dans l'air pour le transformer en pierre.

Au pied du massif volcanique d'Hengill, en Islande, une usine d'un nouveau genre. Orca, qui signifie énergie en islandais, capte le CO2, le dioxyde de carbone, directement dans l'air. Ce sont huit conteneurs de transport maritime qui jouent le rôle d'aspirateur. L'air entre par l'avant puis, une fois purifié, est rejeté par l'arrière.

"Il y a un matériau filtrant, très sélectif, à l'intérieur de nos collecteurs, qui attrape les molécules de CO2, explique Lukas Kaufmann, chef de projet chez Climeworks. Et dès que le filtre est plein, nous le fermons, puis nous le chauffons jusqu'à environ 100 degrés."

Débarrassé de ses impuretés, le dioxyde de carbone est acheminé via un pipeline vers des injecteurs abrités sous des dogmes. Le gaz est alors dissous dans l'eau. La solution est ensuite injectée à haute pression dans la roche basaltique entre 800 et 2.000 mètres de profondeur. Une roche très poreuse qui agit comme une éponge. "Tous les petits points blancs, ce sont des minérales de calcite, confie Thomas Ratouis, chef de l'ingénierie des réservoirs pour Carbfix. C'est du dioxyde de carbone qui a été transformé en roche."

De nombreux inconvénients

Transformer les gaz polluants en pierre, une technique séduisante mais qui présente encore beaucoup d'inconvénients. Elle est coûteuse entre 100 et 200 euros la tonne de CO2, or il faut en éliminer plusieurs milliards chaque année. Difficile aussi de capter les sources diffuses comme les avions, les voitures et les navires sans cesse en mouvement. Sans parler des quantités d'eau nécessaires : 25 tonnes pour dissoudre une tonne de CO2. Bref, la technique doit encore beaucoup évolué, elle n'en est qu'à ses balbutiements. 

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