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Chevron continue au Venezuela, malgré l'arrestation de deux employés

Le géant pétrolier américain Chevron assure vouloir poursuivre ses activités au Venezuela malgré l'arrestation de deux de ses employés le 16 avril dernier.

"Chevron a une équipe de direction au Venezuela. Nos opérations continuent", a déclaré mercredi à l'AFP une source au sein de l'entreprise, consultée sur un possible départ du groupe après la détention des salariés.

Les Vénézuéliens Carlos Algarra et René Vasquez, employés par Petropiar - propriété commune de Chevron et du groupe d'Etat vénézuélien PDVSA - ont été arrêtés le 16 avril dans la ville côtière de Puerto la Cruz (est).

Selon la presse locale, ils ont été détenus après avoir refusé de signer un contrat d'approvisionnement avec PDVSA, en raison de coûts élevés et de l'absence d'appel d'offres.

Les autorités vénézuéliennes ont déclenché en août dernier une offensive contre la corruption au sein de PDVSA, avec environ 80 employés interpellés, dont 22 hauts responsables et deux anciens présidents.

Précisant qu'il ne connaissait pas les détails de l'affaire, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza a défendu mercredi les agissements du parquet.

"S'il faut prouver son innocence, il faut le faire devant les autorités correspondantes et non pas fuir", a-t-il déclaré à New York où il est en déplacement, en référence à l'évacuation par Chevron de plusieurs hauts responsables depuis les arrestations.

Contacté par l'AFP, le parquet n'a pas souhaité s'exprimer.

Dans un communiqué, Chevron avait assuré la semaine dernière suivre "un code d'éthique en entreprise" et respecter "toutes les lois vénézuéliennes et américaines en vigueur".

"L'entreprise est en contact avec les autorités vénézuéliennes. Notre priorité est la sécurité des employés et leur libération rapide", a déclaré la source au sein du groupe.

A Paris, le groupe français Total a évoqué lui aussi ses difficultés dans ce pays : "Au Venezuela, les nouvelles ne sont pas très bonnes", a dit le PDG Patrick Pouyanné au cours d'une conférence de presse avec des analystes financiers.

"La première priorité, pour moi, est de prendre soin de nos employés", a-t-il dit. "Nous limitons le nombre d'employés (sur place) et nous faisons aussi très attention à nos employés vénézuéliens, car cela fait partie de la valeur de l'entreprise".

"La production de pétrole est en déclin car il y a un manque de machines, un manque d'outils, un manque de tout", a-t-il souligné.

Le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro a reconnu que la corruption, la mauvaise gestion et la baisse des cours du brut ont fait chuter la production pétrolière à son niveau le plus bas depuis 30 ans, ce qui aggrave la crise financière au Venezuela.

Selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la production a chuté en mars à 1,5 million de barils par jour, contre 2,23 millions un an plus tôt.

Le Venezuela, doté des plus importantes réserves pétrolières au monde mais en récession depuis 2014, tire 96% de ses revenus du brut.

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