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Chine: des médias étrangers dénoncent leurs conditions de travail

Les conditions de travail des journalistes étrangers basés en Chine se sont détériorées l'an passé, affirme un rapport publié mardi, qui fait état de personnes harcelées, arrêtées, voire frappées.

72% des sondés déclarent avoir été entravés au moins une fois dans leur travail par la police, d'autres autorités ou des individus non identifiés, selon une enquête du Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC).

Le sondage a été réalisé en ligne auprès d'une centaine de journalistes.

Au total, 40% des personnes interrogées estiment que leurs conditions de travail se sont dégradées en 2017. Et 8% affirment avoir été maltraitées ou battues.

Le journaliste de la chaîne britannique BBC Matthew Goddard a déclaré que des individus ont tenté de détruire sa caméra et l'ont frappé après son refus de leur remettre son enregistrement vidéo.

Les résultats du sondage "dévoilent des preuves accablantes démontrant que les conditions de travail des journalistes, qui n'étaient déjà pas bonnes, se sont encore détériorées", dénonce le club.

La couverture de certaines zones est par ailleurs devenue plus ardue. En particulier celle du Xinjiang (nord-ouest), une région régulièrement frappée par des attaques meurtrières et où les tensions interethniques sont récurrentes entre les Hans (l'ethnie majoritaire en Chine) et les Ouïghours (principalement musulmans).

"J'ai été arrêté dans le Xinjiang plusieurs fois, dans pratiquement chaque ville, à bord des trains. J'ai été interrogé durant 11 heures et on ne m'a pas autorisé à dormir pendant deux nuits", affirme un journaliste d'un média américain cité dans l'enquête.

Les autorités ont par ailleurs renforcé leurs menaces de ne pas renouveler les visas de correspondants étrangers, afin de les pousser à publier des reportages plus positifs sur la Chine, affirme le sondage.

Interrogée mardi lors d'une conférence de presse régulière, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a fermement critiqué le rapport.

"Parmi vous aujourd'hui présents, qui partage totalement l'avis de ce Club des correspondants étrangers et de son rapport ? Vous pouvez lever la main et me le dire", a interrogé Mme Hua Chunying.

"Personne? (...) J'en conclu donc que ce rapport ne peut représenter les opinions des plus de 600 journalistes étrangers présents en Chine", a-t-elle tranché.

Mme Hua a promis que son ministère "continuera comme par le passé à apporter aux journalistes étrangers présents en Chine toute l'aide et les facilités nécessaires".

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