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Chine: l'ex-chef de la censure du web condamné à 14 ans de prison

L'ex-administrateur en chef de l'internet en Chine, jadis fervent défenseur de la censure, a été condamné mardi à 14 ans de prison pour avoir accepté des pots-de-vin pour l'équivalent de plus de 4 millions d'euros.

Lu Wei, 59 ans, était vice-ministre du département de propagande du Parti communiste chinois (PCC). Il avait pris en 2013 la tête de l'Administration du cyberespace, chargée de la supervision des contenus sur le web.

Son pouvoir était tel qu'il avait été cité en 2015 par le magazine américain Time comme étant l'une des 100 personnalités les plus influentes du monde, rencontrant notamment les patrons de Facebook et d'Apple.

Le Tribunal populaire intermédiaire de la ville de Ningbo (est) a annoncé avoir condamné Lu Wei à 14 ans de prison et à 3 millions de yuans d'amende (400.000 euros) pour avoir accepté un "montant colossal" de pots-de-vin.

Dans un communiqué publié sur le réseau social Weibo, le tribunal a souligné la gravité des faits commis entre 2002 et 2017 par cet ancien journaliste de l'agence de presse officielle Chine nouvelle, qui en était devenu le vice-directeur.

"Il a utilisé le pouvoir conféré par ses postes (...) pour fournir à des particuliers et à des entreprises son aide en matière de contrôle de l'internet, d'opérations commerciales et de promotions hiérarchiques, (...) acceptant des pots-de-vins ou réclamant des biens aux individus et entreprises concernés pour un total de 32 millions de yuans (4,2 millions d'euros)", a indiqué le tribunal.

Lu Wei a cependant montré "du repentir, collaborant dans la récupération des fonds mal acquis", selon le communiqué, qui souligne que l'ex-dirigeant ne fera pas appel.

Sur Weibo, la quasi-totalité des commentaires ont été effacés ou bloqués, comme pour canaliser les messages hostiles visant l'ex-apparatchik -- depuis longtemps détesté de nombreux internautes pour son apologie de la censure.

Jadis personnalité de premier plan, Lu Wei était courtisé par les entreprises technologiques étrangères lorgnant sur le marché chinois. Il avait notamment visité en 2014 le siège de Facebook aux Etats-Unis, posant tout sourire au côté du patron du groupe Mark Zuckerberg.

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