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Chine: le Parti sévit contre les parodies de ses "héros"

La Chine a sanctionné plusieurs sites internet ayant publié des parodies "d'oeuvres classiques et de héros" célébrés par l'histoire officielle du Parti communiste, lequel est constamment préoccupé par toute remise en cause de sa légitimité.

Deux grandes plateformes chinoises de vidéos en ligne, iQiyi et Sina, ont dû s'acquitter d'amendes pour avoir "dénaturé et tourné en ridicule" des oeuvres, a indiqué lundi le ministère chinois de la Culture.

La nature des vidéos incriminées et le montant des pénalités infligées n'ont pas été précisés.

Une entreprise de la province du Sichuan (sud-ouest) a par ailleurs écopé de "l'amende la plus élevée prévue par la loi" pour avoir créé une parodie virale d'une ballade révolutionnaire, a annoncé le ministère.

"La cantate du Fleuve jaune", une chanson patriotique écrite en 1939 pour encourager la jeunesse à combattre l'occupant japonais (1931-1945), a fait l'objet de nombreuses versions détournées. Celles-ci ont irrité les autorités.

La vidéo de l'entreprise du Sichuan montrait des employés coiffés de bonnets à tête de panda en train de se plaindre en chanson du retard de paiement des primes de fin d'année.

La Chine a l'un des réseaux internet les plus contrôlés du monde. Plusieurs sites étrangers sont rendus inaccessibles (Facebook, Instagram, Twitter, Google, etc.) et les contenus jugés politiquement sensibles sont effacés par les censeurs.

Le web reste toutefois très populaire dans le pays. Et les informations et les parodies humoristiques circulent très vite sur les réseaux sociaux, souvent bien avant que la censure n'intervienne.

L'Agence étatique de la presse, de la publication, de la radio, du cinéma et de la télévision (SAPPRFT) -- le régulateur des médias en Chine -- a publié le 22 mars une directive interdisant aux sites internet de "modifier, doubler, ou ajouter des sous-titres aux oeuvres classiques et aux émissions de radio et de télévision, ainsi qu'aux programmes audio-visuels sur internet".

Les 12.000 personnes chargées de contrôler les contenus en ligne ont déjà constaté plus de 230 infractions, selon le ministère de la Culture.

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