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Chine : l'ex-étoile montante du Parti communiste inculpée de corruption

Sun Zhengcai, le plus haut dirigeant chinois à "tomber" depuis cinq ans, a été inculpé de corruption, a annoncé mardi le parquet, tandis que Lu Wei, ex-superflic de l'internet local jadis courtisé par la Silicon Valley, était exclu du Parti communiste pour le même motif.

Sun Zhengcai, naguère présenté comme un dauphin potentiel du président Xi Jinping, "doit être tenu pour pénalement responsable d'avoir recherché des faveurs pour des tiers et d'avoir illégalement accepté d'énormes sommes d'argent pour lui-même", selon un avis publié par le Parquet populaire suprême.

La chute de Sun Zhengcai avait été révélée en juillet dernier lorsque les médias officiels avaient rendu publique l'ouverture d'une enquête interne à son encontre par le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir. La justice avait ensuite annoncé en décembre avoir ouvert sa propre enquête.

Sun Zhengcai était membre du groupe des 25 personnes les plus puissantes de Chine, le Bureau politique du PCC. Il a été démis de ses fonctions de chef du Parti dans la municipalité géante de Chongqing (sud-ouest).

C'est le plus haut dirigeant chinois à tomber pour corruption depuis Bo Xilai, ex-rival potentiel de Xi Jinping, condamné en 2013 à la prison à perpétuité.

La campagne contre la corruption engagée par le président Xi depuis son arrivée au pouvoir fin 2012 bat donc toujours son plein : celle-ci a provoqué la chute de plus d'un million de cadres, selon un chiffre officiel. Mais certains soupçonnent l'homme fort du régime d'y recourir pour frapper ses adversaires politiques.

En octobre, la Commission d'inspection disciplinaire du PCC avait accusé Sun Zhengcai d'avoir été impliqué dans un "complot" dont la nature n'avait pas été précisée, en compagnie de deux autres ex-dirigeants déjà condamnés et emprisonnés : Zhou Yongkang, l'ex-chef des puissants services de sécurité, et Ling Jihua, ancien chef de cabinet de l'ex-président Hu Jintao.

- Courtisé par Facebook -

Egalement mardi, le PCC annonçait que Lu Wei, l'ex-responsable de la régulation de l'internet chinois, avait été exclu des rangs du Parti après avoir été placé sous enquête en novembre dernier.

Lu Wei avait pris en 2013 la tête de la puissante Administration chinoise du cyberespace, chargée de la supervision des contenus sur internet, avec un pouvoir tel qu'il avait été cité en 2015 par le magazine américain Time comme étant l'une des 100 personnalités les plus influentes du monde.

Courtisé par les entreprises technologiques étrangères lorgnant sur le marché chinois, il avait été reçu en grande pompe en 2014 par le patron de Facebook Mark Zuckerberg au siège de ce groupe en Californie.

Dans un très long communiqué au style fleuri, la Commission d'inspection disciplinaire, le gendarme anticorruption du PCC, a détaillé mardi une vingtaine de défaillances et de crimes imputés à M. Lu.

Accusé d'avoir "abusé de son pouvoir pour servir ses intérêts", d'avoir "trompé le gouvernement central" et de former "des cliques", Lu Wei est également fustigé pour son style "tyrannique", son goût pour les "calomnies anonymes" et... pour avoir "souvent fréquenté des clubs privés".

Alors que Lu Wei a inlassablement défendu la censure drastique encadrant le web chinois -où Facebook, Twitter ou encore Google sont bloqués-, il se voit désormais accusé d'avoir "sélectivement mis en oeuvre" la stratégie du Parti concernant l'internet. Son dossier a été transmis à la justice.

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