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Chypre: ouverture de deux nouveaux points de passage sur l'île divisée

Les dirigeants chypriotes grec et turc ont accepté vendredi l'ouverture de deux nouveaux points de passage entre les parties nord et sud de l'île méditerranéenne divisée, une première depuis huit ans, a rapporté l'ONU, qui espère une reprise des pourparlers de paix.

Quinze mois après l'échec du dernier cycle de négociations sur la réunification de l'île, le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci se sont rencontrés dans le bâtiment des Nations unies dans la zone tampon séparant la capitale Nicosie.

"Les dirigeants sont heureux d'annoncer que le 12 novembre 2018, les points de passage de Lefka/Aplici (nord-ouest) et Dherynia/Derinya (est) seront ouverts", a indiqué l'ONU dans un communiqué après l'entrevue.

Il n'y a pas eu de rencontre officielle entre les deux parties au conflit depuis les discussions en Suisse en juillet 2017, à l'exception d'un dîner informel en avril où les deux responsables avaient constaté leurs désaccords persistants.

L'ouverture de points de passage est considérée comme un élément essentiel pour restaurer la confiance entre les deux communautés, qui vivaient chacune de leur côté jusqu'à l'ouverture du premier checkpoint en 2003.

Sept points de passage existent aujourd'hui entre les deux parties de Chypre, le dernier ayant ouvert en 2010.

- Esprit de compromis -

MM. Anastasiades et Akinci "ont eu un échange sincère (...) et ont confirmé être prêts à s'engager de façon constructive avec Jane Holl Lute (envoyée des Nations unies), qui sera en déplacement sur l'île le 31 octobre".

Elle a été chargée par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de voir si les conditions étaient réunies pour une reprise des négociations.

Dans un rapport récemment transmis au Conseil de sécurité, M. Guterres a estimé que les chances d'un règlement du conflit étaient "bien présentes".

Chypre est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait suscité une vive inquiétude dans la minorité chypriote-turque.

Depuis, la République de Chypre, seule reconnue par la communauté internationale et membre de l'Union européenne, n'administre que la partie sud peuplée de Chypriotes grecs, le nord étant géré par la "République turque de Chypre du Nord", une entité autoproclamée seulement reconnue par la Turquie qui y a stationné plus de 30.000 militaires.

Un des points d'achoppement des négociations porte sur le sort de ces soldats turcs.

Vendredi, M. Anastasiades a réaffirmé sur Twitter vouloir la création d'une fédération bicommunautaire, tout en évoquant l'idée de davantage de décentralisation au profit des éventuelles futures entités.

L'ONU a clairement dit qu'elle ne fournirait un soutien que si les deux leaders s’engageaient à entrer dans des négociations dans un esprit de compromis.

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