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Cimetière juif profané: Quatzenheim dit "non" aux "démons de l'antisémitisme"

Près de 400 personnes, parmi lesquelles plusieurs élus, se sont rassemblées dimanche à Quatzenheim (Bas-Rhin) pour dire "non" aux "démons de l'antisémitisme", près de deux semaines après la profanation du cimetière juif de ce paisible village alsacien, a constaté l'AFP.

"Non, personne ne doit accepter en France qu'un de ses enfants puisse être menacé parce que juif", a lancé Maurice Dahan, président du consistoire israélite du Bas-Rhin lors du rassemblement devant le cimetière de cette bourgade de 800 âmes où 96 des 245 tombes ont été découvertes souillées de croix gammées le 19 février.

Ces symboles du régime nazi, peints à la bombe, ont depuis été nettoyés.

Ces derniers mois ont vu "ressurgir les démons de l'antisémitisme (...) dans un silence de banalisation", a-t-il déploré, avant d'égrener les actes antisémites qui ont récemment frappé la région, à l'image de la "profanation", samedi, de la stèle rappelant la destruction par les nazis de l'ancienne synagogue de Strasbourg, retrouvée renversée.

"Nos concitoyennes et concitoyens de confession juive sont les cibles d'un obscurantisme que nous croyions appartenir aux heures les plus sombres de notre pays", a poursuivi la députée (LREM) du Bas-Rhin, Martine Wonner, appelant "à un sursaut des consciences".

"En 2019, comment peut-on imaginer qu'il y a encore tant de haine envers un peuple qui (...) ne cesse d'être meurtri?", s'est interrogé le maire de Quatzenheim, Christian Libert, lors de ce rassemblement initié par sa municipalité, ponctué de prises de paroles, d'intermèdes musicaux, de lectures de poèmes par des enfants et conclu par un moment de prière.

"Non! Ça suffit! Ça suffit! Nous voulons vivre ensemble, dans la paix, le respect de l'autre, de ses convictions politiques ou religieuses", a encore insisté l'édile.

Le parquet de Strasbourg a ouvert mardi une information judiciaire pour "profanation de sépultures" et "dégradations en réunion à caractère raciste".

L'enquête a été confiée à la gendarmerie.

Venu sur place le jour-même de la découverte de la profanation, le président Emmanuel Macron avait promis des actes "forts, clairs" et des "lois" afin de réprimer de tels actes, alors que la France a connu dernièrement une multiplication d'actes antisémites.

La profanation du cimetière de Quatzenheim, deux mois après celle du cimetière juif de Herrlisheim (Bas-Rhin), est survenue le jour où des manifestations étaient prévues dans plusieurs villes de France pour "dire non à la banalisation de la haine" et de l'antisémitisme.

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