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Cinq points à retenir des auditions sur l'assaut du Capitole

La commission d'enquête parlementaire sur l'assaut du Capitole a plongé l'Amérique dans les coulisses du 6 janvier 2021, quand des centaines de partisans de Donald Trump avaient attaqué le Congrès. Voici cinq points à retenir d'un mois et demi d'auditions publiques.

- Une vidéo du saccage

Pour sa première séance en public début juin, la commission avait frappé fort en diffusant des images inédites de protestataires déchaînés saccageant le Congrès en pleine certification du résultat électoral.

Ces images ont fourni un récit minute par minute de l'émeute qui voulait renverser le résultat de la présidentielle de 2020, remportée par le rival démocrate de M. Trump, l'actuel président Joe Biden.

On y voyait les manifestants, aiguillonnés par des membres de la milice d'extrême droite Proud Boys, forcer la résistance policière, puis les agents tenter désespérément de contenir la foule qui escaladait les échafaudages et lançait des chaises.

- Un témoignage explosif

Cassidy Hutchinson, ancienne collaboratrice de la Maison Blanche, a dépeint devant les élus un Donald Trump incapable d'accepter sa défaite et prêt à tout pour rester au pouvoir.

Lors d'un des témoignages les plus marquants de ces auditions, la jeune femme de 26 ans a révélé que le 6 janvier, le républicain avait tenté de prendre le volant de la voiture présidentielle à un agent de son service de protection pour se rendre au Capitole.

"Je suis le putain de président, amenez-moi au Capitole tout de suite", aurait-il dit.

Mme Hutchinson a aussi assuré que Donald Trump savait que certains de ses soutiens étaient lourdement armés.

Et lorsque le ministre de la Justice avait déclaré ne pas avoir constaté de fraude suffisante pour invalider la victoire de Joe Biden, le milliardaire avait jeté du ketchup sur un mur de la Maison Blanche, a-t-elle affirmé.

- Une réunion "folle" à la Maison Blanche

Un soir de décembre 2020 s'est tenu à la Maison Blanche ce que l'élu Jamie Raskin a qualifié de "réunion la plus folle de la présidence Trump".

Le républicain était en conciliabule avec trois conseillers extérieurs lui proposant des plans invraisemblables pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020.

Pat Cipollone, le conseiller juridique de la Maison Blanche, mécontent de voir qui participait à la réunion, s'était rué vers le Bureau ovale.

S'ensuivit un long "affrontement houleux", ponctué d'injures et de cris, selon M. Raskin.

- Liz Cheney, improbable coqueluche

Parmi les deux membres républicains de la commission, Liz Cheney, élue républicaine du Wyoming et fille de l'ancien vice-président Dick Cheney, a attiré l'attention.

Rejoindre la tête de ce groupe d'élus lui a coûté cher: elle fait maintenant figure de paria dans son Etat et dans son camp. L'élue de 55 ans est en revanche devenue une improbable coqueluche pour certains démocrates.

Lors des auditions, Liz Cheney a accusé Donald Trump d'avoir "convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque".

Elle a asséné certains des coups les plus durs portés au milliardaire, affirmant par exemple qu'il avait tenté de contacter un témoin de la commission.

- Tenir Trump pour responsable

Le rôle de Donald Trump - et son éventuelle responsabilité - était au coeur des discussions de la commission.

Lors de la dernière audition en date, jeudi, son président a déclaré qu'il avait "ouvert la voie au désordre et à la corruption".

Donald Trump "a essayé de détruire nos institutions démocratiques", a jugé Bennie Thompson, appelant à ce que les responsables du chaos au Congrès "répondent de leurs actes devant la justice".

A terme, les conclusions du groupe d'élus pourraient inclure une recommandation concernant l'ouverture de poursuites judiciaires contre l'ancien président.

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