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Cinq romans marquants de Philip Roth

Cinq romans parmi les plus marquants de l'écrivain américain Philip Roth, décédé mardi à New York à l'âge de 85 ans.

- "Goodbye, Columbus" (1959) -

La parution de "Goodbye, Columbus", son premier livre, propulse d'emblée le jeune Philip Roth — il a 26 ans — au firmament de la littérature mondiale. Ce recueil de six nouvelles annonce son œuvre à venir: il démonte déjà la société américaine et ses rapports avec le monde juif. Ce livre, dont la nouvelle titre a été adaptée au cinéma (comme plusieurs de ses livres), obtient le National Book Award.

- "Portnoy et son complexe" (1969) -

"Portnoy et son complexe" ("Portnoy's complaint"), son troisième roman, connaît un succès foudroyant avec 275.000 exemplaires vendus les 48 heures suivant sa parution. Il apporte la notoriété internationale à son auteur. Il scandalise aussi à cause des obsessions sexuelles d'Alexander Portnoy, avocat juif new-yorkais. Et Philip Roth sera, absurdement, accusé de véhiculer avec ce personnage les pires clichés antisémites.

- "Pastorale américaine" (1997) -

En 1997, sort "Pastorale américaine" ("American pastoral"), sixième volume du cycle dit Nathan Zuckerman qui relate la vie d'un homme d'affaires juif américain confronté aux tourments politiques et sociaux des Etats-Unis des années 1960, autour du terrorisme gauchiste et de la guerre du Vietnam. Il s'agit aussi du premier volet de sa "trilogie américaine", avant "J'ai épousé un communiste" ("I married a communist", 1998) et "La Tache" ("The Human Stain", 2000).

"Pastorale américaine" a valu à l'écrivain le prix Pulitzer de la fiction 1998. Le roman a également fortement contribué à la National Medal of Arts remise à Philip Roth par le président Bill Clinton en 1998.

- "La tache" (2000) -

Roth écrit "La tache" au moment où Bill Clinton fait face à une menace de destitution, en pleine affaire Monica Lewinsky. Il s'attaque à un mal alors nouveau: le "politiquement correct". C'est l'histoire d'un professeur de lettres, accusé d'avoir tenu des propos racistes envers ses étudiants, qui préfère démissionner plutôt que de livrer le secret qui pourrait l'innocenter. Le livre, le grand roman le plus accessible de Roth, aura beaucoup de succès, notamment en France où il obtient le prix Médicis étranger 2002.

- "Némésis" (2010) -

C'est la quatrième fiction de la série "Némésis, courts romans" après "Un homme" ("Everyman"), "Indignation" ("Indignation") et "Le rabaissement" ("The humbling"), tous écrits dans les années 2000. Roth montre dans ce cycle sa métamorphose: il est devenu le témoin terriblement lucide de la condition humaine, à travers son propre déclin physique.

Beaucoup de journalistes pensent --à tort-- qu'avec ce livre magnifique, racontant le glissement d'un homme dans la tragédie - et les effets d'une épidémie de polio sur la vie d'un groupe humain -, il aura enfin le Nobel qui ne cesse de le fuir. D'autant qu'il annonce que ce sera son dernier livre.

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