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Deux soldats israéliens tués dans une attaque à la voiture bélier en Cisjordanie occupée

Deux soldats israéliens ont été tués et deux autres blessés vendredi en Cisjordanie occupée dans un attentat à la voiture bélier commis par un Palestinien, a indiqué l'armée israélienne.

Les faits sont survenus lors d'un "jour de colère" auquel étaient appelés les Palestiniens, cent jours après la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

Les quatre soldats israéliens, dont un officier, ont été touchés quand une voiture conduite par un Palestinien a foncé sur eux près d'un poste militaire à l'ouest de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis plus d'un demi-siècle.

Le conducteur, blessé, a été conduit à l'hôpital et il est interrogé, a dit l'armée israélienne.

Selon le Shin Beth, service de sécurité intérieure israélien, il s'agit d'Alaa Kabha, né en 1991 et originaire de la localité de Bartaa près de Jénine. Il a été détenu dans une prison israélienne pour "raisons de sécurité" et libéré en avril dernier.

La voiture bélier est un mode opératoire régulièrement employé dans des attaques anti-israéliennes commises par des Palestiniens isolés.

Les attaques anti-israéliennes se sont succédé à un rythme quasiment quotidien pendant des mois après octobre 2015, avant de s'espacer.

Sans provoquer l'embrasement redouté, la décision de M. Trump sur Jérusalem, annoncée le 6 décembre, a toutefois causé un regain de tensions: au moins 31 Palestiniens et quatre Israéliens ont été tués dans des violences depuis lors.

Le mouvement islamiste Hamas, qui avait appelé vendredi à une "journée de colère", a salué les faits survenus vendredi, sans les revendiquer.

Cette "opération (...) confirme que (la) révolte contre la décision de Trump et l'occupation (israélienne) n'est pas seulement un accès de colère, mais un combat en cours jusqu'à la libération totale de notre peuple", a dit dans un communiqué le Hamas, considéré par Israël comme une organisation terroriste.

Dans un communiqué, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a affirmé que les autorités allaient "agir pour que la peine de mort soit appliquée à ce terroriste, pour que sa maison soit détruite et pour punir tous ceux ont collaboré avec lui".

Un projet de loi prônant la peine de mort pour les "terroristes" a été adopté en lecture préliminaire par le Parlement en début d'année mais il doit encore faire l'objet de trois lectures avant sa possible adoption.

Le poste militaire près duquel s'est produite l'attaque de vendredi est situé à proximité des colonies israéliennes de Mevo Dotan et Hermesh.

En Cisjordanie occupée, environ 400.000 colons israéliens mènent une coexistence conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens, sous la protection de l'armée.

De nombreux experts attribuent les attaques palestiniennes à l'occupation, à l'absence de toute perspective proche d'indépendance, aux frustrations économiques et aux dissensions interpalestiniennes.

Les autorités israéliennes les imputent aux incitations à la haine dans le monde politique, la société et les médias palestiniens, ainsi qu'au rejet de l'existence d'Israël.

Les autorités israéliennes redoutent un nouvel accès de fièvre lors de la "Journée de la terre" le 30 mars, qui commémore chaque année la mort de six Arabes sans armes, tués lors de heurts avec les forces israéliennes à l'occasion de manifestations contre des expropriations en 1976.

Des incidents pourraient également émailler l'inauguration de la nouvelle ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, prévue autour du 14 mai.

Rompant avec des décennies de diplomatie américaine et de consensus international, le transfert de l'ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem et sa concomitance voulue avec le 70e anniversaire de la proclamation de l'Etat d'Israël, synonyme de "catastrophe" pour les Palestiniens, sont considérés par ces derniers comme une provocation.

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