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Claude explique l'horreur de l'attaque à Sousse: "Une peur terrible, vous êtes au milieu du sable et vous avez un gars avec une mitraillette à quelques mètres de vous"

Le bilan provisoire de l’attaque sanglante sur une plage de Sousse en Tunisie fait état de 38 morts et de 40 blessés. Toutes les victimes n'ont pas encore été identifiées et elles seraient en majorité britanniques. On compte également un Allemand et une Belge. Un couple de Verviétois figure aussi parmi les blessés, ils racontent à nos envoyés spéciaux Martin Vachiery et Michel Herinckx comment ils s'en sont sortis miraculeusement.

Nous avons pu joindre plusieurs compatriotes encore sous le choc qui ont vécu le cauchemar de l’attaque sanglante en Tunisie. Pour l'heure, on sait que trois Belges ont été blessés et qu'une mère et sa fille qui manquaient à l'appel sont heureusement saines et sauves.


"Vous n’avez pas d’endroit où vous cacher, il n’y a pas d’arbre, il n’y a pas de voiture"

Claude a le sentiment d’être un survivant. Dans sa chambre d’hôpital, il n’arrive toujours pas à réaliser qu’il vient d’échapper à la mort. Ce Verviétois de 66 ans était avec sa femme et des amis sur la plage de l’hôtel impérial juste au moment de l’attentat. "Une peur terrible. Est-ce que vous vous rendez compte : vous n’avez pas d’endroit où vous cacher, il n’y a pas d’arbre, il n’y a pas de voiture, il n’y a pas de camion, il n’y a pas de remorque, il n’y a rien, vous êtes au milieu du sable et vous avez un gars avec une mitraillette à quelques mètres de vous. Celui qui n’a pas peur, il est fou. Et vous avez peur, il n’y a rien à faire. Et si vous courez comme ça, c’est parce que c’est la survie, vous ne pensez à rien d’autre que sauver votre peau", a-t-il expliqué à notre journaliste Martin Vachiéry.


"C’est le choc, à tout moment je pleure, puis ça va mieux"

Touché par un tir de Kalachnikov, Claude est transporté en urgence à l’hôpital. Il est ensuite opéré avec succès pour extraire la balle de sa jambe. Jeanine, sa femme, elle s’en sort indemne, mais ne parvient toujours pas à se sortir de ce cauchemar. "C’est le choc. À tout moment je pleure, puis ça va mieux. On m’apporte une fleur, je pleure. Les Tunisiens sont très serviables et très gentils", sanglote-t-elle.


"Il faudra quand même pas mal de temps pour oublier, si j’oublie un jour, ce n’est pas dit"

Claude est un électromécanicien à la retraite et venait pour la 14e fois en Tunisie dans le même hôtel. Il n’avait jamais eu peur avant le drame. "Il faudra quand même pas mal de temps pour oublier, si j’oublie un jour, ce n’est pas dit. (Je ne reviendrai) jamais plus. J’ai eu une fois la chance de ne pas être troué, enfin trop gravement, mais il ne faut pas tenter le diable. Une fois c’est suffisant", commente-t-il.

Claude et Jeanine s’apprêtent à quitter l’hôpital pour rejoindre leur hôtel et espèrent revenir en Belgique dès demain.

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