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Coincée en Syrie, Jessie pourrait faire rapatrier ses enfants en Belgique: "En tant que mère, je regrette tous les jours"

Un juge des référés de Bruxelles a ordonné cette semaine à l'Etat belge d'organiser dans les six semaines le retour de dix enfants de djihadistes belges actuellement retenus dans un camp du nord-est de la Syrie. Rencontre avec l'une des mères belges qui pourraient devoir faire un choix déchirant: offrir à ses enfants une vie plus agréable en Belgique, ou les garder avec elle en Syrie.

Le gouvernement belge doit fournir l'assistance consulaire et des documents administratifs, de voyage et d'identité à dix enfants de Belges partis combattre en Syrie, afin de leur permettre de rentrer en Belgique, a décidé mercredi le juge des référés à Bruxelles.

Il s'agit des enfants de Nadia Baghouri, Adel Mezroui, Jessie Van Eetvelde et Sabah Hammani. Les parents ne doivent par contre pas recevoir de documents. Une astreinte de 5.000 euros est prévue par jour et par enfant en cas de retard dans l'exécution de la décision. Les enfants doivent être rapatriés dans les six semaines et aucun montant maximal d'astreinte n'a été fixé. 

"Je comprends que les gens ont peur, mais je peux leur dire, même si vous n'allez pas me croire, qu'il ne faut pas avoir peur de moi, encore moins de mes enfants", a déclaré Jessie à nos confrères de VTM. "Croyez-moi, si j'avais su ce que ça allait être, je n'aurais pas fait ce choix-là, vraiment. Et je pense que tout le monde commet des erreurs. Et en tant que mère, je regrette, tous les jours".

Un "effort" pour rapatrier les mères ?

Les avocats des trois femmes du groupe terroriste État Islamique, du combattant et des dix enfants, Abderrahim Lahlali et Mohamed Ozdemir, soulignent que les autorités kurdes ont fait savoir par le passé à l'Union européenne qu'elles ne sépareraient en aucun cas les enfants de leur mère. "A mon sens, l'État belge a donc un devoir moral de fournir les efforts nécessaires afin de rapatrier également les mères. Je ne vois pas comment la décision peut être mise en œuvre autrement", commente Me Lahlali.  

Selon les deux conseils, le juge des référés a d'ailleurs laissé entrevoir cela dans son jugement en stipulant que l'État belge pouvait faire des efforts pour ces mères, "par compassion".   

Ils remarquent encore qu'un juge des référés francophone à Bruxelles avait déjà auparavant ordonné que l'État belge mette tout en œuvre afin de non seulement ramener deux enfants au pays, mais également leur mère.         

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