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Colombie: l'ex-guérilla Farc donne une première liste de disparus durant le conflit

(Belga) L'ex-guérilla des Farc a communiqué, mardi, une première liste de disparus durant le conflit armé en Colombie, comptant 276 personnes dont la recherche et l'identification des restes va être menée avec l'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

L'ancienne rébellion marxiste a remis cette liste à l'Unité de recherche des personnes portées disparues (UBPD), comme prévu par l'accord de paix signé en 2016 qui a mis fin à 52 ans de rébellion armée des Farc contre l'Etat. Les ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie, devenues le parti de la Force alternative révolutionnaire commune (Farc), ont établi cette liste pour "contribuer à la recherche humanitaire et extra-judiciaire de 276 personnes portées disparues", a déclaré Luz Marina Monzon, directrice de l'UBPD, lors d'une conférence de presse. C'est "un apport au respect du droit des victimes à la vérité", a-t-elle ajouté, en exprimant l'espoir que "ce soit le premier de nombreux autres pas", de la part des ex-guérilleros pour la "restitution digne" à leurs proches des restes de personnes dont la trace s'est perdue durant la période de 1981 à 2016. Les chiffres officiels font état de 83.000 disparus entre 1958 et 2017, soit le triple des dictatures d'Argentine du Brésil et du Chili cumulées. Le chiffre inclut des victimes des Farc, d'autres guérillas, des paramilitaires d'extrême-droite et des forces de l'ordre. La majorité (176) des disparus de la liste remise mardi correspond à des "personnes de nos unités", a déclaré Jaime Parra, délégué de l'ex-guérilla, accusée d'avoir recrutée de nombreux enfants et adolescents qui, pour beaucoup, ont perdu tout contact avec leur famille. Les autres victimes sont 77 civils, trois membres des forces de l'ordre; et 20 personnes dont la situation lors de leur disparition n'a pas été précisée. Le CICR, qui a contribué à la collecte des données, a salué ce "premier pas" de la Farc et admis la difficulté du processus du fait de la dispersion des anciens guérilleros depuis qu'ils ont déposé les armes, selon l'un des responsables de l'organisme international. L'accord de paix prévoit que les ex-rebelles bénéficient de peines alternatives à la prison s'ils contribuent à l'établissement de la vérité et dédommagent leurs victimes. Depuis 1996, grâce aux informations communiquées par des familles de disparus, le CICR à lui seul a récupéré environ 220 corps. (Belga)

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