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Colombie: le traité de paix en péril après l'arrestation d'un ex-négociateur

(Belga) Le traité de paix qui a abouti au désarmement des Farc en Colombie a atteint "son point le plus critique", après l'arrestation d'un des anciens négociateurs de la rébellion, soupçonné de trafic de drogue, a prévenu mardi l'ex-guérilla devenue un parti politique.

"Avec la capture de notre camarade Jesus Santrich, le processus de paix atteint son point le plus critique et menace de tourner au fiasco", a déclaré le porte-parole Ivan Marquez à la presse. Jesus Santrich a été arrêté lundi à la demande des Etats-Unis et pourrait être extradé vers ce pays. Âgé de 51 ans et atteint d'une déficience visuelle, l'ancien négociateur Seusis Pausivas Hernandez, connu sous le nom de Jesus Santrich, est soupçonné par un tribunal de New York d'être impliqué dans l'exportation de dix tonnes de cocaïne vers les Etats-Unis, des faits commis de juin 2017 à tout récemment, soit après la signature de l'accord de paix avec l'ex-guérilla, a annoncé lundi le président colombien Juan Manuel Santos. Ce dernier devait recevoir dimanche à Bogota son homologue américain Donald Trump, qui a critiqué la recrudescence du trafic de drogue en provenance de Colombie depuis la signature, fin 2016, d'un accord de paix historique avec les Farc. La Maison Blanche a à cet égard annoncé mardi l'annulation de la tournée du président américain en Amérique Latine, qui devait le conduire à Lima et à Bogota, afin de gérer de Washington le dossier syrien. "Il est clair que nous sommes face à un autre montage de la justice américaine tordue, comme cela a été le cas au moment des procès de Simon Trinidad", actuellement détenu dans un prison américaine, a commenté Ivan Marquez. Signé après quatre ans de négociations à La Havane entre le gouvernement et l'ancienne guérilla, l'accord de paix a permis le désarmement de quelque 7.000 ex-combattants l'an dernier. Considérée comme la dernière rébellion active en Colombie par le gouvernement, l'Armée de libération nationale (ELN), qui compte environ 1.500 combattants, est engagée depuis février 2017 dans des pourparlers de paix avec le gouvernement. La Colombie est déchirée depuis le début des années 1960 par une guerre interne qui, au fil des décennies, a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires d'extrême droite et les forces armées, faisant plus de 260.000 morts, tandis que près de 83.000 personnes ont été portées disparues et quelque 7,4 millions ont été déplacées. (Belga)

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