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Commando de Notre-Dame: condamnée à 30 ans de réclusion, Inès Madani fait appel

La jihadiste Inès Madani a fait appel de sa condamnation à 30 ans de réclusion pour avoir tenté de faire exploser une voiture près de Notre-Dame en septembre 2016, a annoncé mardi son avocat Laurent Pasquet-Marinacce.

Cette jeune femme de 22 ans, déjà condamnée en avril à huit ans de prison pour des faits plus anciens, encourait la perpétuité. La cour d'assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels et non de jurés, a suivi les réquisitions du parquet en la condamnant le 14 octobre à 30 ans de réclusion criminelle. Les magistrats n'ont cependant pas mentionné de période de sûreté.

"C'est une décision qui s'adresse à l'opinion et qui ne tient compte ni de la réalité des faits, ni de la jeunesse de l'accusée", a déclaré l'avocat à l'AFP pour expliquer cet appel.

Les parties ont dix jours pour interjeter appel, mais bénéficient d'un délai supplémentaire de cinq jours si l'une d'elles fait appel. Les autres accusées ont donc jusqu'à mardi prochain pour se décider.

L'un d'eux, Mohamed Lamine Aberouz, qui a été condamné à trois ans de prison pour "non-dénonciation de crime", entend aussi faire appel, a annoncé à l'AFP son avocat Vincent Brengarth.

Les accusées étaient devenues, selon l'expression du parquet, le "visage du jihad au féminin".

Elles ont été condamnées pour avoir voulu lancer des attaques terroristes en suivant les consignes de Rachid Kassim, propagandiste du groupe Etat islamique (EI) et inspirateur en 2016 de l'assassinat d'un policier et de sa femme à Magnanville (Yvelines).

Inès Madani et Ornella Gilligmann (condamnée à 25 ans de réclusion) ont tenté de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016 devant des restaurants situés près de Notre-Dame de Paris, en essayant de l'incendier avec du gasoil. Seul le choix de ce carburant, difficile à enflammer, a permis d'éviter l'explosion.

Après l'échec de cet attentat, Inès Madani s'était retranchée dans l'appartement d'Amel Sakaou (condamnée à 20 ans de réclusion), à Boussy-Saint-Antoine (Essonne). Toutes deux avaient été rejointes par Sarah Hervouët (condamnée à 20 ans de réclusion), originaire du sud de la France.

Se sachant traquées, les trois jeunes femmes avaient quitté précipitamment leur appartement le 8 septembre, armées de couteaux de cuisine. Sur le parking, Sarah Hervouët avait porté un coup de couteau à un policier en civil de la DGSI. Inès Madani avait pour sa part couru vers un policier qui l'avait blessée par balles aux jambes.

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