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Commotions cérébrales: le rugbyman Cudmore porte plainte contre X au pénal

L'ex-deuxième ligne canadien du club de rugby de Clermont Jamie Cudmore a porté plainte mardi contre X auprès du procureur de la République de Clermont-Ferrand pour "mise en danger de la vie d'autrui", à la suite d'une série de commotions cérébrales.

L'ancien joueur emblématique de Clermont (2005-2016) estime dans sa plainte avoir été exposé "au risque de syndrome du second impact", lors de la finale perdue face à Toulon (24-18) le 2 mai 2015.

La plainte s'appuie sur le rapport du neurologue François Chédru - mandaté par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand dans le cadre d'une première assignation en justice au civil - qui estime que le joueur "n'était pas apte à revenir jouer de la 66e minute à la 80e" lors de ce match.

Le joueur avait subi une première commotion dès la 10e minute, quinze jours seulement après une précédente commotion lors d'une demi-finale de Coupe d'Europe face aux Saracens.

Sur ce deuxième traumatisme crânien subi à la 56e minute face à Toulon, l'expert a conclu, dans son rapport daté du 17 janvier, que la responsabilité de l'ASM est "engagée dans les préjudices subis", une première pour un club français.

Une responsabilité niée en bloc par l'ASM Clermont-Auvergne, qui estime qu'aucune responsabilité du club ne peut être reconnue", "en rapport avec l'état des connaissances médicales au moment des faits et en l'absence de préjudice".

Celui qui est devenu manager général de Provence Rugby (D2) après avoir mis fin à sa carrière de joueur en 2017, a également déposé plainte en janvier 2018 devant l'Ordre des médecins du Puy-de-Dôme contre un neurochirurgien qu'il accuse d'avoir joué double jeu dans cette affaire.

"La sécurité des joueurs de rugby ne pourra pas être traitée efficacement tant que les clubs n'assumeront pas leur responsabilité", a regretté mardi le cabinet d'avocat Portejoie, qui défend le joueur dans un communiqué.

"Nous avons constaté avec consternation et tristesse qu'une fois encore, l'ASM Clermont-Auvergne avait refusé de reconnaître ses erreurs, ce qui nous contraint aujourd'hui à déposer cette plainte pour mise en danger de la vie d'autrui, entre les mains du procureur de la République", ont poursuivi ses conseils.

Contacté par l'AFP, l'avocat de l'ASM Charles Fribourg a estimé que "déposer plainte contre X et non pas nommément contre le club démontre que l'on est pas sûr de son dossier et que l'on veut éviter des dommages et intérêts pour abus de plainte", a-t-il observé, "regrettant "beaucoup de bruit pour rien".

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