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Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée depuis 15 ans, a prôné mardi la mise en œuvre de mécanismes constitutionnels, l’application de l'article 102, pour écarter le Président. Il a rapidement rallié à sa cause la majorité des opposants au chef de l'Etat.
Les soutiens d’Abdelaziz Bouteflika se réduisent de jour en jour. Hier, Ali Haddad, le président du Forum des chefs d'entreprises, principale organisation patronale algérienne, a démissionné. Son organisation était devenue un instrument de soutien politique au chef de l'Etat.
Avant lui, c'est le Rassemblement national démocratique, pilier de la majorité, qui a lâché Abdelaziz Bouteflika. Son patron, Ahmed Ouyahia, encore Premier ministre il y a moins d'un mois, lui a demandé de démissionner. Seul le Front de libération nationale (FLN), l'ancien parti unique majoritaire à l'Assemblée, n'a pas encore déserté.
Des soutiens dans la presse
Depuis deux jours, c'est la photo du général Gaïd Salah qui s'affiche en une du quotidien gouvernemental El Moudjahid. Le départ de M. Bouteflika "est à présent entre les mains du Conseil constitutionnel, seule institution formellement habilitée à enclencher" la procédure, pouvait-on lire hier dans les colonnes du journal.
Malgré les défections en série, Abdelaziz Bouteflika, très affaibli depuis 2013 par les séquelles d'un AVC, est toujours en fonction. Reste à savoir si la récente proposition du chef d'état-major de l'armée a eu un impact sur la mobilisation des citoyens. Plusieurs soutiens de la contestation estiment que l'application de l'article 102 ne serait pas une bonne idée. Selon eux, les délais seraient trop courts pour organiser une élection présidentielle libre.
La semaine dernière, des centaines de milliers d’Algériens sont descendus dans les rues des villes du pays pour faire entendre leur contestation.