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Copa América: le Brésil face à ses démons

Le Brésil est parvenu à briser la malédiction des tirs aux buts contre le Paraguay en quarts de finale de la Copa América. Mais il doit encore exorciser d'autres démons dans ce tournoi joué à domicile, devant un public exigeant et encore traumatisé par le 7-1 fatidique du Mondial-2014.

Malgré la fierté d'appartenir à la seule nation quintuple championne du monde, les fantômes du passé continuent à hanter les Brésiliens avant d'affronter leur grand ennemi argentin, mercredi (02H30, 00H30 GMT).

Ce passé pas si lointain refera surface mardi, lors d'une nouvelle demi-finale au stade Mineirao, où la Seleçao s'est fait humilier 7-1 par l'Allemagne il y a cinq ans.

Et ce ne sera pas n'importe quelle demi-finale: Brésil-Argentine, que beaucoup considèrent comme la plus grande rivalité du football mondial.

Pour valider leur billet pour le Mineirao, les hommes de Tite ont dû avant tout terrasser la bête noire paraguayenne.

Lors des éditions de 2011 et 2015, c'est contre cet adversaire que la Seleçao s'était fait éliminer, en quarts de finale, à chaque fois aux tirs aux buts. Le revers de 2011 était particulièrement emblématique, avec un zéro pointé des tireurs brésiliens.

Jamais deux sans trois? Non car jeudi à Porto Alegre, c'est le Brésil qui a souri à la fin.

"Il faut surmonter les traumatismes de la vie. Aujourd'hui, nous nous sommes débarrassés de ce traumatisme face à cette équipe qui nous avait renvoyés deux fois à la maison", a déclaré le capitaine Dani Alves à l'issue de la séance de tirs aux buts victorieuse.

"Nous savions qu'il fallait être très forts mentalement", a-t-il conclu.

- Les démons de Jesus -

Le jeune attaquant de Manchester City Gabriel Jesus a montré un grand sang-froid en transformant le dernier tir au but brésilien, alors qu'il avait raté un pénalty lors du match précédent, contre le Pérou (5-0).

En demi-finale, Jesus retrouvera l'Argentin Sergio Agüero, qui le prive la plupart du temps d'une place de titulaire dans le 11 des "Citizens". Encore un démon a chasser pour le Brésilien de 22 ans au nom christique.

Même si le souvenir douloureux du 7-1 reste gravé à jamais dans les mémoires, Willian, qui était remplaçant ce 8 juillet 2014 au Mineirao, ne semble pas plus traumatisé que ça.

"Nous sommes très sereins à ce sujet, c'est du passé, c'était il y a longtemps", a expliqué l'attaquant de Chelsea, entré en jeu pour les vingt dernières minutes de la demi-finale contre l'Allemagne, quand le Brésil était déjà mené 0-6.

"À présent, nous nous sentons plus forts grâce à la façon dont nous nous sommes qualifiés", a ajouté le trentenaire, qui a marqué le premier tir au but contre le Paraguay.

- Pas d'Uruguay au Maracana -

Le fait d'affronter l'Argentine au Mineirao est plutôt un bon présage pour la Seleçao.

Le 10 novembre 2016, c'est dans ce stade que les Brésiliens ont battu l'Albiceleste 3-0, un des matches référence de Tite à la tête de l'équipe nationale, dans le cadre des éliminatoires du Mondial-2018.

"Il faut penser positif, se rappeler de ce grand match que nous avions fait contre l'Argentine. Tout ce que nous voulons, c'est que le public soit avec nous et nous envoie des énergies positives", a affirmé Marquinhos, qui était titulaire contre les Argentins à Belo Horizonte.

Et s'ils se qualifient en finale, le Brésiliens auront un ultime démon à exorciser: celui du "Maracanazo", la défaite 2-1 face à l'Uruguay qui a empêché la Seleçao de remporter son premier titre mondial devant son public, en 1950.

Les Uruguayens ne sera pas de la partie: ils ont été éliminés à la surprise générale par le Pérou aux tirs aux buts lors du dernier quart de finale, samedi à Salvador.

Mais la finale se jouera bien au Maracana, un autre stade dans lequel la Seleçao espère triompher pour chasser ses derniers fantômes.

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