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Corée du Sud: le Japon conteste un jugement sur l'indemnisation de deux victimes de guerre

(Belga) Le Japon a protesté mardi contre le jugement d'un tribunal sud-coréen, qui a ordonné la vente de biens saisis auprès de la société japonaise Mitsubishi Heavy Industries pour indemniser les travailleurs forcés de la Seconde Guerre mondiale, une mesure sans précédent.

Le porte-parole du gouvernement japonais Katsunobu Kato a qualifié la décision du tribunal sud-coréen de "violation manifeste du droit international". "La partie japonaise a demandé fermement à la partie sud-coréenne, hier soir à Séoul et ce matin à Tokyo, de prendre immédiatement les mesures appropriées", a-t-il ajouté. Lundi, le tribunal de district de Daejeon avait décidé que deux brevets et deux marques déposées détenus par Mitsubishi Heavy devaient être vendus pour indemniser deux plaignantes coréennes nonagénaires, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap. Le produit de la vente devrait permettre de verser à chaque victime environ 209 millions de wons (151.000 euros) en compensation et intérêts, précise l'agence. C'est la première fois qu'un tribunal sud-coréen ordonne la liquidation des actifs d'une société japonaise dans le cadre d'une action en dommages et intérêts intentée par des travailleurs forcés de la Seconde Guerre mondiale, ajoute Yonhap. Le Japon et la Corée du Sud entretiennent des relations tendues depuis des décennies en raison de la brutale domination coloniale de Tokyo sur la péninsule coréenne entre 1910 et 1945. Environ 780.000 Coréens ont été soumis au travail forcé par le Japon pendant les 35 années d'occupation, selon des données de Séoul, sans compter les femmes réduites en esclaves sexuelles par les troupes japonaises. Dans un arrêt historique de 2018, la Cour suprême a ordonné à Mitsubishi Heavy Industries de verser des compensations à une poignée de victimes, mais la firme japonaise a refusé d'appliquer ce jugement. En août, un tribunal sud-coréen avait ordonné la saisie d'obligations d'une valeur d'environ 850 millions de wons (613.853 dollars) que la société japonaise détient dans LS Mtron, un fabricant sud-coréen de machines industrielles. Le Japon affirme que le droit des victimes d'intenter un procès a été éteint par le traité de 1965, qui a vu Séoul et Tokyo rétablir leurs relations diplomatiques et qui comprenait un programme de réparation d'environ 890 millions d'euros sous forme de subventions et de prêts bon marché. (Belga)

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