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Corée du Sud: le ministre de la Justice prend ses fonctions malgré les scandales

Le juriste sud-coréen Cho Kuk, considéré comme un successeur potentiel du président Moon Jae-in, a pris lundi ses fonctions au ministère de la Justice, en dépit d'un scandale de népotisme dans lequel son épouse a été inculpé.

Arrivé au gouvernement en 2017 dans les cartons du nouveau président de centre-gauche, M. Cho a longtemps été avec son CV impeccable la coqueluche du parti démocratique.

Il a formellement été désigné lundi à la tête du ministère de la Justice, a annoncé la présidence sud-coréenne, avec pour mandat la réforme très importante du parquet.

Son nom avait été avancé le mois dernier par M. Moon. Mais le processus de confirmation parlementaire a pris des airs de parcours du combattant pour M. Cho en raison d'interrogations sur de possibles passe-droit dont aurait bénéficié sa fille, et de questions sur des investissements réalisés par des membres de sa famille.

Voilà deux semaines que des représentants du parquet, dont M. Cho est désormais officiellement le chef, mènent des perquisitions en lien avec ces scandales.

Et la semaine dernière, c'est l'épouse-même du nouveau ministre, l'universitaire Chung Kyung-sim, qui a été inculpée pour la falsification présumée d'un diplôme de sa fille.

M. Cho a reconnu un manque de cohérence entre ses paroles et ses actes mais a nié avoir commis quoi que ce soit d'illégal et refusé de renoncer au ministère de la Justice.

Le mandat unique de M. Moon s'achèvera en 2022. Un récent sondage plaçait M. Cho en quatrième position des favoris pour succéder au président.

Le Parti de la liberté de Corée (opposition) a condamné la nomination de M. Cho en y voyant "la mort de l'Etat de droit".

Le pays a une longue "tradition" de réglements de comptes en cas d'alternance, car qui remporte la présidentielle récupère tous les leviers du pouvoir. A tel point que tous les anciens présidents sud-coréens encore en vie ont été condamnés après la fin de leur mandat.

M. Moon a de longue date la volonté de réformer un parquet qu'il juge politisé.

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