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Corées: Moon loue la "sincérité" de Kim, Macron demande des "engagements" concrets de Pyongyang

Le président français Emmanuel Macron a réclamé lundi des "engagements" concrets de Pyongyang en matière de dénucléarisation, alors que son homologue sud-coréen Moon Jae-in l'appelait à soutenir le dirigeant nord-coréen dans ses efforts de "paix".

"La gestion de la crise coréenne connaît incontestablement une nouvelle étape sous votre impulsion", a déclaré Emmanuel Macron à l'issue d'un entretien avec M. Moon, qui effectue une tournée européenne devant le mener aussi à Rome, Bruxelles et Copenhague.

"Nous attendons maintenant des engagements précis de Pyonyang démontrant sa volonté réelle de s'engager dans un processus de démantèlement de ses programmes nucléaire et balistique", a-t-il ajouté.

Dans l'attente de ces engagements vers "une "dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible", la communauté internationale doit maintenir les sanctions contre Pyongyang, a martelé le président français.

Le président sud-coréen a souligné de son côté la nécessité d'envoyer au dirigeant nord-coréen Kim Jong Un le signal qu'il avait "fait le bon choix" en s'engageant vers une dénucléarisation. Il a estimé que la France avait un "grand rôle" à jouer dans ce processus.

"La Corée du Nord, en plus de laisser de côté l'arme nucléaire, doit pouvoir garantir sa sécurité. Ils doivent être assurés qu'ils aient fait le bon choix en acceptant la destruction de l'arme nucléaire", a-t-il relevé.

"Pour qu'ils puissent s'engager dans ce processus de dénucléarisation, le conseil de sécurité de l'ONU doit jouer un rôle actif et la France, membre permanent du Conseil de sécurité, a un grand rôle à jouer, c'est ce que j'ai demandé à M. Macron", a-t-il dit.

Emmanuel Macron a offert l'expertise technique de la France, puissance nucléaire, si "un processus de négociations venait à s'engager".

La France n'envisage en revanche pas "à ce stade" de reconnaître la Corée du Nord. "Il est bon de garder des leviers pour s'assurer qu'il y ait des changements", a-t-il insisté.

"C'est en fonction des évolutions qui seront constatées sur le terrain (en matière de dénucléarisation et de respect des droits de l'Homme, ndlr) que nous envisagerons des évolutions d'une part en termes de relations bilatérales diplomatiques, d'autre part en termes de politique des sanctions sur le plan international", a-t-il insisté.

Dans une interview au quotidien français Le Figaro, M. Moon avait fait auparavant l'éloge du dirigeant nord-coréen, qu'il a déjà rencontré trois fois depuis le début de l'année et avec lequel il a entamé une spectaculaire détente.

"Malgré son jeune âge, Kim Jong Un fait preuve de sincérité, de simplicité, de calme et de politesse", a-t-il déclaré. Il a "une volonté ferme (de dénucléariser), à condition que son régime soit garanti (..) Il est temps de répondre à ces efforts difficilement consentis", a-t-il jugé.

La communauté internationale est divisée sur le maintien ou l'allègement des sanctions contre Pyongyang, au vu des déclarations de Kim Jong Un en faveur d'une dénucléarisation.

Les Etats-Unis, en pointe des efforts internationaux menés en 2017 pour faire pression sur l'économie nord-coréenne, refusent un allègement des sanctions tant que le Nord n'aura pas procédé à une "dénucléarisation finale et entièrement vérifiée".

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé un renforcement de la coopération de défense et de sécurité avec la Corée du Sud d'ici la fin de l'année, et a annoncé qu'il se rendrait en visite d'Etat dans ce pays en 2019.

Les ministres de la Défense des deux pays tiendront un "dialogue annuel" sur la coopération dans la zone Asie/Pacifique, une des priorités stratégiques de la France, a-t-il dit.

Le déplacement de M. Moon, en visite d'Etat en France, se poursuivra par un dîner de gala lundi soir à l'Elysée avec quelque 200 invités.

M. Moon doit aussi participer mardi à un forum économique afin de renforcer les échanges entre les deux pays, qui ont "triplé au cours des vingt dernières années" pour atteindre 8 milliards d'euros, a souligné M. Macron.

Le président français a demandé à Séoul une "réouverture rapide" du marché sud-coréen à la viande bovine française. La Corée du Sud représente le cinquième excédent budgétaire pour la France, à 1,6 milliard d'euros en 2017.

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