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Coronavirus - BILAN MONDIAL: Los Angeles confiné jusqu'au mois de juillet

L'Europe poursuit timidement son déconfinement face à la pandémie de nouveau coronavirus, qui a fait plus de 290.000 morts sur la planète, avec des bilans qui repartent à la hausse dans plusieurs pays et qui semblent nettement sous-estimés dans d'autres.

La Commission européenne s'apprête à présenter mercredi des recommandations pour sauver la saison estivale du secteur touristique, durement impacté par la crise du coronavirus, incitant les Etats européens à rouvrir progressivement les frontières intérieures qu'ils ont fermées. Selon un document dont l'AFP s'est procuré une copie, la Commission insiste sur le fait que cette réouverture doit se faire de façon "concertée", "la plus harmonieuse possible" et "non discriminatoire".

L'Autriche et l'Allemagne prévoient d'ores et déjà de rétablir à partir du 15 juin la libre circulation à leur frontière commune fermée depuis mi-mars. Un assouplissement des conditions de passage entrera en vigueur dès le 15 mai. La France et l'Espagne ont encore assoupli les mesures de confinement de leurs populations, éprouvées par des semaines d'isolement.

Une partie des écoliers français a pris ou s'apprête à reprendre le chemin des salles de classe, et des plages du littoral pourraient rouvrir dès ce week-end pour des promenades ou du sport.

En Espagne, ils étaient nombreux à éprouver la joie de retourner dans des bars, avec des mesures d'hygiène strictes. "On a toujours peur d'attraper le virus, de contaminer nos proches, mais il faut sortir dans la rue, il faut vivre à nouveau", affirmait Narcos Rodrigue à Tarragone.

Mais les autorités espagnoles ont décidé mardi que les personnes arrivant en Espagne depuis l'étranger seraient soumises à une quarantaine de 14 jours.

Mise en garde aux Etats-Unis 

Face à une catastrophe sanitaire mondiale qui a fait 290.477 morts et affecté plus de 4,2 millions de personnes, selon un bilan de sources officielles sans doute largement sous-estimé, tous les pays tentent de trouver le difficile équilibre entre mesures destinées à enrayer la propagation de la maladie et décisions propres à relancer des économies affectées par une crise sans précédent.

L'immunologiste en chef de la Maison Blanche, le Dr Anthony Fauci, a ainsi lancé un avertissement mardi contre les conséquences potentiellement "très graves" d'une relance économique trop hâtive aux Etats-Unis, le pays le plus touché par la maladie Covid-19 (plus de 82.000 morts).

Le bilan quotidien est d'ailleurs reparti à la hausse aux Etats-Unis, avec près de 1.900 décès supplémentaires en 24 heures.

Les autorités sanitaires du comté de Los Angeles, deuxième plus grande ville du pays, ont fait savoir que des mesures de confinement resteraient vraisemblablement en vigueur jusqu'à la fin du mois de juillet, sauf "changement spectaculaire".

La Maison Blanche elle-même n'a pas été épargnée par le coronavirus: le vice-président américain Mike Pence, dont une proche collaboratrice a été testée positive, a décidé de garder ses distances avec Donald Trump "pour quelques jours".

La Russie toujours aussi touchée

La Russie a de nouveau enregistré mercredi plus de 10.000 cas supplémentaires d'infection au coronavirus, au lendemain du début d'un prudent déconfinement. Mardi, plusieurs régions russes, moins touchées par l'épidémie que la capitale, ont autorisé certains commerces à rouvrir. La plupart des lieux publics demeurent fermés, restaurants compris, tandis que les rassemblements sont interdits jusqu'à nouvel ordre. Les industries et chantiers ont également repris le travail, y compris à Moscou.

La capitale russe, principal foyer de l'épidémie, reste néanmoins soumise à un confinement quasi-général, bien qu'il ne soit pas toujours strictement respecté. Le port du masque et des gants de protection a été rendu obligatoire dans les transports publics et les supermarchés.  

Si la Russie reste très loin derrière les Etats-Unis en nombre de contaminations, elle enregistre depuis le début du mois de mai plus de 10.000 nouveaux cas chaque jour.  

Pire bilan au Brésil

Le tableau se noircit également au Brésil, qui a enregistré son pire bilan quotidien mardi, avec 881 décès liés au coronavirus. Le pays compte désormais plus de 12.400 morts du virus, selon le ministère de la Santé.

En France, l'un des pays les plus affectés, le nombre de morts est également reparti à la hausse mardi avec 348 nouveaux décès en 24 heures. Toutefois, le nombre de patients lourds en réanimation continue de baisser.

Mercredi, les centres commerciaux, cinémas et restaurants rouvrent en Nouvelle-Zélande, ainsi que certains commerces au Royaume-Uni.

Et bien que la Russie soit devenue mardi, selon un décompte de l'AFP, le deuxième pays au monde en nombre de contaminations (plus de 232.000), le président Vladimir Poutine a aussi donné son feu vert à un début de déconfinement, en fonction de la situation épidémiologique de chaque région.

Mais Moscou, principal foyer de l'épidémie avec 121.301 cas détectés, a prolongé son confinement jusqu'au 31 mai. Mardi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé avoir été contaminé.

Première compagnie aérienne à s'engager sur la voie d'une reprise du trafic, la compagnie low-cost irlandaise Ryanair a annoncé mardi la reprise de 40% de ses vols à partir de juillet et la mise en place de mesures sanitaires (port de masques et prises de température pour les voyageurs et le personnel de bord).

Décès inexpliqués au Nigeria

Signe important d'une amélioration de la situation, le championnat allemand de football va reprendre samedi, alors que ses concurrents anglais, espagnol et italien s'apprêtent bientôt à l'imiter.

Mais la lutte contre le coronavirus, en perturbant la couverture sanitaire, pourrait avoir des effets indirects dévastateurs dans les pays pauvres comme la mort de 6.000 enfants chaque jour dans les six prochains mois, a mis en garde mercredi l'Unicef, appelant à une action urgente.

L'Afrique est jusqu'à présent relativement épargnée par la pandémie, qui y a officiellement fait moins de 2.500 morts, mais les indices indiquant que ce bilan est fortement sous-estimé se multiplient.

Ainsi, la forte augmentation du nombre de décès pour la plupart inexpliqués dans le nord du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, fait craindre une forte propagation du coronavirus dans cette région parmi les plus pauvres au monde.

Au cours du dernier mois, Kano, la ville la plus peuplée du nord avec près de 10 millions d'habitants, qui n'enregistre officiellement que 32 décès dûs à la maladie du Covid-19, a été témoin de centaines de morts, en particulier parmi les personnes âgées.

"Lorsque Kano éternue, c'est tout le Nord qui attrape la grippe", met en garde le Dr Ibrahim Musa, médecin de la région. "Ils ne se rendent pas compte du tremblement de terre qui s'annonce".

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