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Coronavirus: vols vers la Chine suspendus, entreprise fermée en Allemagne, où en est l'épidémie?

Le nombre d'infections par le nouveau coronavirus (2019-nCoV) en Chine continentale a dépassé celui de l'épidémie de Sras dans le pays en 2002-2003, selon les chiffres officiels publiés mercredi. Les autorités sanitaires chinoises ont dénombré mercredi 5.974 cas confirmés de contamination en Chine continentale, soit plus de 1.400 de plus que la veille, tandis que le bilan s'aggravait à 132 décès.

En Europe, le fournisseur de pièces automobiles allemand, Webasto, a annoncé tard dans la soirée mardi qu'il fermait temporairement son siège en Bavière, où quatre employés ont contracté le nouveau coronavirus, dont le berceau de l'épidémie est en Chine. Basé à Stockdorf dans le discrict de Starnberg au sud de l'Allemagne, Webasto restera portes closes jusque dimanche, a indiqué la firme.

Les employés du siège ont été priés de ne pas voyager en Allemagne ou à l'étranger. Trois cas supplémentaires d'infection par le nouveau coronavirus ont été détectés en Bavière, là même où a été identifié un premier cas mardi matin, a annoncé le ministère bavarois de la Santé. "Ces patients sont également des employés de l'entreprise du district de Starnberg, où la première personne touchée est déjà employée", précise le ministère dans un communiqué, ajoutant que 40 autres salariés de l'entreprise avaient été identifiées comme ayant été en "contact étroit" avec le premier malade. Elles feront l'objet d'un dépistage mercredi.

British Airways suspend tous ses vols vers la Chine

La compagnie aérienne British Airways a annoncé mercredi la suspension immédiate de tous ses vols vers la Chine continentale, à la suite de la consigne émise par le Royaume-Uni d'éviter de se rendre dans le pays en raison du nouveau coronavirus. "Nous avons suspendu tous les vols vers et en provenance de la Chine continentale avec effet immédiat à la suite de la recommandation du ministère des Affaires étrangères", explique la compagnie dans une déclaration transmise à l'AFP.

Le transporteur assure en temps normal des vols quotidiens depuis l'aéroport londonien de Heathrow vers Pékin et Shanghai.

En France, un quatrième cas de contamination a été détecté mardi sur un touriste chinois placé en réanimation. Le pays organise le rapatriement de ses ressortissants à Wuhan en Chine, épicentre de l'épidémie: 250 d'entre eux, ainsi que plus de 100 ressortissants d'autres pays européens, doivent rentrer en fin de semaine.

Un virus maladie plus contagieux mais moins puissant que le Sras

Le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), également un coronavirus, avait pour sa part infecté 5.327 personnes en Chine continentale, et provoqué 349 morts dans le pays. A l'échelle mondiale, selon l'OMS, l'épidémie de Sras avait fait 774 morts sur 8.096 cas en 2002-2003 avant d'être jugulée.

Apparu à Wuhan (centre de la Chine) en décembre, le nouveau virus, comme le Sras, se transmet entre humains et se traduit par de graves troubles respiratoires. Ce virus, baptisé 2019-nCoV, et celui du Sras appartiennent à la même famille des coronavirus, et ont 80% de similitudes sur le plan génétique. Le 2019-nCoV est cependant jugé moins "puissant" et plus contagieux.

"A ce que nous voyons à présent, cette maladie n'est (...) pas aussi puissante que le Sras", a déclaré dimanche devant la presse Gao Fu, responsable du Centre chinois de contrôle et prévention des maladies. En revanche, le nouveau virus a une période d'incubation pouvant aller jusqu'à deux semaines et "la contagion est possible durant la période d'incubation", avant même que n'apparaissent des symptômes, "ce qui est aussi très différent du Sras", a noté Ma Xiaowei, patron de la Commission nationale de la Santé (CNS).

"Nous avons l'impression (...) qu'aujourd'hui la propagation de ce virus-là est plus rapide que le Sras, mais que par contre la mortalité est nettement inférieure", a renchéri la ministre française de la Santé, Agnès Buzyn.

Selon l'OMS, le Sras avait atteint un taux de mortalité de 9,5% (contre 34,5% pour la seule autre épidémie provoquée par un coronavirus, le Syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ou Mers, apparu en 2012 dans la Péninsule arabique). Celui du nouveau coronavirus se situe bien en-deçà même si, de l'avis des experts, les données ne sont encore qu'indicatives, faute de connaître exactement le nombre réel de personnes infectées-- puisque des patients n'ayant que peu, voire pas, de symptômes n'ont vraisemblablement pas été détectés.

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