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Coronavirus - Projet de résolution tunisien au Conseil de sécurité de l'ONU

(Belga) La Tunisie a remis en début de semaine à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution sur le Covid-19 réclamant "une action internationale urgente pour limiter l'impact" de la pandémie, selon le texte obtenu mercredi par l'AFP.

De manière générale, le texte "appelle à un cessez-le-feu humanitaire mondial" pour mieux combattre la maladie, faisant ainsi écho à une demande similaire la semaine dernière du secrétaire général Antonio Guterres pour les pays en conflits. Dans le préambule, la Tunisie, membre non permanent du Conseil depuis janvier, propose que l'instance exprime sa "préoccupation face aux conséquences (de la pandémie) sur la sécurité alimentaire et la récession économique partout dans le monde à cause des restrictions de travail, de voyage et de commerce, des mesures de confinement et de la cessation d'activités industrielles". Il n'a pas été possible de joindre dans l'immédiat la mission tunisienne pour un commentaire sur la suite de ce projet et la date à laquelle un vote pourrait être organisé. Le texte est devenu "un projet des 10 membres non permanents" du Conseil de sécurité, a indiqué mercredi à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat. Ce mouvement semble traduire une exaspération croissante des membres non permanents (outre la Tunisie, Allemagne, Belgique, Indonésie, Vietnam, Afrique du Sud, Niger, République dominicaine, Saint-Vincent et les Grenadines, Estonie) à l'égard des cinq membres permanents du Conseil (Russie, Etats-Unis, Chine, France et Royaume-Uni). Pour cause de divisions, le Conseil de sécurité de l'ONU ne s'est toujours pas prononcé de manière uniforme sur la pandémie. "Cela fait plus de 15 jours qu'il y a des discussions sans résultat", soupire un diplomate, en évoquant des conciliabules entre membres permanents du Conseil de sécurité. L'avenir du texte tunisien reste incertain alors que les Etats-Unis continuent de faire pression pour rappeler l'origine chinoise du virus, ce qui entraînerait probablement un veto de la Chine. La Russie, dotée aussi d'un droit de veto, pourrait de son côté vouloir une mention réclamant la levée de sanctions afin de mieux lutter contre le Covid-19, mais les Etats-Unis devraient s'y opposer. Une démarche russe est en cours sur ce même sujet des sanctions pour des textes soumis à l'Assemblée générale de l'ONU, autre enceinte muette sur le Covid-19 jusqu'à présent. Au sein de l'ONU à New York, seul Antonio Guterres a multiplié depuis dix jours les déclarations pour alerter contre le risque de "millions" de morts et appeler à la "solidarité" face au Covid-19 qualifié de "pire crise mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale". (Belga)

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