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Côte d'Ivoire: manifestation à Abidjan contre les violences contre les femmes

Plusieurs centaines de femmes ont manifesté samedi à Abidjan contre les violences faites aux femmes en Côte d'Ivoire où plus de 800 viols ont été officiellement enregistrés en 2020.

Baptisée "Offensive Orange", plus de 2.000 femmes, venues des quatre coins de la capitale économique ivoirienne ont dénoncé le "viol, une arme de destruction massive dont les effets collatéraux s'étendent à plusieurs vies et à de nombreuses générations".

Habillées de T-shirts orange, les femmes ont organisé une marche sur deux kilomètres dans le quartier populaire de Treichville, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire": "Le viol est un crime dénonçons le" ou "Zéro viol dans mon pays".

"Les acteurs du viol ont chaud!" a déclaré la ministre ivoirienne de la Famille, de la femme et de l'enfant, Nasseneba Touré, qui avait à ses côtés en tête de la manifestation l'ambassadeur de l'UE en Côte d'Ivoire, Jobst von Kirchmann, et la représentante de l'ONU-Femme, Mme Antonia N'Gabala Sodonon.

En Côte d'Ivoire, 625 viols ont été perpétrés de janvier à octobre en 2021. 822 cas de viols ont été enregistrés en 2020 contre 693 l'année précédente, selon les chiffres du ministère de la Famille, de la femme.

Près de 2.500 cas de violences faites aux femmes ont été enregistrés en 2019 et 2020 dans la seule ville d'Abidjan, selon l'étude d'une ONG rendue publique fin novembre.

"Les filles et les jeunes filles sont beaucoup plus exposées aux violences, notamment les mariages forcés", selon cette enquête de l’Organisation des citoyennes pour la promotion et défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM).

Elle précise que 1.290 mariages forcés de filles de moins de 18 ans et 1.121 viols ont été recensés en 2019 et 2020 dans la seule capitale économique ivoirienne où il y a également eu 416 féminicides sur la même période.

Cette enquête ne porte que sur Abidjan, ville d'environ cinq millions d'habitants.

Selon Malamita Ouattara, membre du Collectif des activistes de Côte d'Ivoire (CACI), "le silence demeure par ailleurs la norme" et les victimes "sont plus promptes à s’exprimer quand elles sont placées en position de témoin", raison pour laquelle son organisation plaide pour "une assistance médicale et judiciaires aux victimes".

Fin août, la diffusion sur une chaîne privée de télévision d'une émission au cours de laquelle l'animateur avait invité un ancien violeur pour expliquer comment il s'y prenait afin d'abuser de ses victimes, avait suscité l'indignation en Côte d'Ivoire.

Cet animateur avait été condamné peu après par un tribunal d'Abidjan à 12 mois de prison avec sursis pour "apologie de viol" et "atteinte à la pudeur".

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