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Crise des migrants - Aux Etats-Unis, le débat politique enfle autour des séparations d'enfants de migrants

(Belga) Le chef des républicains au Congrès américain a affirmé jeudi qu'il espérait faire voter une loi sur l'immigration pour mettre fin aux séparations de familles de migrants à la frontière, tandis que l'opposition démocrate assure que l'administration Trump peut mettre immédiatement fin à cette pratique.

"Nous ne voulons pas que des enfants soient séparés de leurs parents", a déclaré Paul Ryan, interrogé en conférence de presse sur les nombreux récits de séparations déchirantes survenues à la frontière avec le Mexique depuis début mai. Le ministre de la Justice Jeff Sessions avait alors revendiqué le renforcement de cette pratique, en ligne avec la politique de "tolérance zéro" face à l'immigration clandestine du président Donald Trump. Cette pratique était déjà possible sous le président démocrate Barack Obama, mais rarement appliquée. Depuis octobre, plusieurs centaines d'enfants ont été séparés de leurs parents à la frontière, selon l'ONU, avec une accélération depuis début mai. "Nous estimons qu'il faut résoudre (cette situation, ndlr) à travers une loi sur l'immigration", a ajouté Paul Ryan sans plus de précisions, alors que les républicains travaillent à l'élaboration d'un texte plus large sur l'immigration qui pourrait être présenté la semaine prochaine. Mais la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a affirmé ne "voir aucune perspective pour une loi". Cette question peut être réglée "en une minute s'il y avait un effort sincère. Il s'agit d'une action exécutive du ministre de la Justice. Elle peut être modifiée juste comme ça", a-t-elle ajouté en claquant des doigts. Admettant qu'un projet de loi présenté par des sénateurs démocrates cette semaine avait peu de chances d'être soutenu par la majorité républicaine, plusieurs élus démocrates ont dit espérer que la "honte" pousserait l'administration Trump à agir. "Je ne peux pas imaginer un acte plus cruel de la part du gouvernement (...) C'est de la torture psychologique", a dénoncé Luis Gutierrez, élu à la Chambre, sur le parvis du Capitole. "Il est temps de dire à notre administration: ça suffit, pas en notre nom". Mardi, Franklin Graham, un prédicateur évangéliste très influent auprès de cet électorat important pour Donald Trump et les républicains, était entré dans le débat avec des mots durs. "C'est une honte, c'est terrible de voir des familles déchirées et je ne le soutiens absolument pas", a-t-il lancé sur la chaîne Christian Broadcasting Network, ajoutant espérer "que quelque chose soit fait bientôt pour régler cela". (Belga)

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