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Crise des Rohingyas: une possible menace pour la sécurité, selon la Malaisie

La crise des Rohingyas en Birmanie pourrait avoir de sérieuses conséquences sur la sécurité en Asie du sud-est, a mis en garde samedi à Sydney Najib Razak, le Premier ministre malaisien, devant ses partenaires de l'Asean.

Le responsable malaisien a dit craindre que des groupes islamistes recrutent parmi les plus de 700.000 personnes déplacées et plongées dans une situation désespérée après avoir fui la Birmanie.

"A cause de la souffrance des Rohingyas et des déplacements de population dans la région, la situation dans l'Etat de Rakhine ne peut plus être seulement considérée comme un sujet interne" à la Birmanie, a-t-il déclaré.

"Le problème ne devrait pas être regardé seulement à travers le prisme humanitaire car il peut potentiellement devenir une menace sérieuse pour la sécurité dans la région", a-t-il poursuivi.

"Des gens qui n'ont pas d'espoir dans le futur seront un terrain fertile pour la radicalisation et le recrutement par Daech et des groupes qui lui sont affiliés", a estimé Najib Razak.

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, au pouvoir depuis 2016, était assise à quelques mètres du Premier ministre malaisien lorsqu'il a prononcé son discours lors d'un sommet spécial de deux jours de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean).

Près de 700.000 Rohingyas ont fui l'Etat birman de Rakhine (ouest) pour se réfugier au Bangladesh voisin depuis le lancement en août 2017 d'une offensive de l'armée birmane contre des rebelles musulmans. Des centaines continuent de passer la frontière du Bangladesh chaque semaine.

Le gouvernement birman dément les allégations de l'ONU l'accusant de "nettoyage ethnique" et affirme qu'il a répondu à des attaques de militants rohingyas.

"Nous devons être vigilants et renforcer notre collaboration car la perte par Daech de territoires en Irak et en Syrie a conduit le groupe à être moins visible et à ré-émerger ailleurs, en particulier dans des zones de crises où il peut agir et se développer", a ajouté Najib Razak.

Le responsable a notamment pris l'exemple de la ville de Marawi au sud des Philippines, tombée aux mains de militants pro-Daech l'année dernière.

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