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D'importants syndicats de journalistes demandent la libération de Julian Assange

Une quinzaine de représentants des médias et de syndicats de presse ont appelé mercredi depuis Genève les autorités britanniques à "libérer immédiatement et sans conditions" le fondateur de WikiLeaks Julian Assange.

"Nous demandons que Julian Assange soit libéré, réhabilité (et) remis à sa famille, qu'il puisse enfin vivre normalement", a lancé Dominique Pradalié, présidente de la fédération internationale des journalistes (FIJ) - qui revendique 600.000 adhérents dans plus de 140 pays - lors d'une conférence de presse.

Le 17 juin, le gouvernement britannique a annoncé avoir signé le décret d'extradition vers les Etats-Unis de l'Australien de 50 ans, détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, depuis trois ans.

M. Assange est poursuivi aux Etats-Unis, où il risque 175 ans de prison pour avoir publié en 2010 sur son site WikiLeaks plus de 700.000 documents confidentiels portant sur les activités de l'armée américaine, notamment en Irak et en Afghanistan.

"Cela crée un précédent très dangereux pour la liberté de la presse", a ajouté Mika Beuster, coresponsable de l'Association des journalistes allemands, qui compte 30.000 membres.

"En extradant Assange, on prend en otage la démocratie", a clamé Pierre Ruetschi, directeur du Club suisse de la presse et organisateur de l'évènement.

"L'appel demande aux autorités britanniques de libérer immédiatement et sans condition Julian Assange", a-t-il ajouté. "Cette tentative de criminaliser le journalisme est grave."

M. Assange a été inculpé aux Etats-Unis pour "espionnage" en mai 2019, en vertu d'une loi votée en 1917 pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles en temps de guerre.

"Espionnage c'est quoi ? C'est d'avoir seulement fait son métier de journaliste, c'est-à-dire avoir reçu des informations, les avoir vérifiées et les avoir transmises", a déclaré Mme Pradalié, dont l'organisation est en "contact permanent" avec l'entourage de M. Assange.

Les autorités américaines, qui considèrent que M. Assange n'est ni journaliste, ni éditeur de presse, l'accusent d'avoir mis en danger des agents et des sources militaires.

"Quel exemple nous donne-t-on qu'une de ces révélations ait mis en péril qui que ce soit (...) ? On les demande encore aujourd'hui, on ne les a pas", a critiqué la Française.

M. Assange a annoncé qu'il ferait appel de cette décision devant les tribunaux britanniques dans les deux semaines - le délai fixé par la loi - avant de se tourner vers la Cour européenne des droits de l'Homme si nécessaire.

"Si Julian Assange est libéré, on lui aura volé dix ans de sa vie quand même", a conclu, indignée, Mme Pradalié.

Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en 2019, après s'être réfugié pendant sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres.

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