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De "Sex and the City" à gouverneure de New York: Cynthia Nixon y croit

A l'ère Trump, nombreuses sont les femmes démocrates sans expérience politique prêtes à descendre dans l'arène électorale: l'actrice Cynthia Nixon est de celles-là, qui a annoncé lundi qu'elle défierait à l'automne le puissant gouverneur sortant de l'Etat de New York.

Héroïne de la série "Sex and the City", où elle jouait l'avocate Miranda Hobbes, récompensée par deux prix Tony pour ses performances à Broadway, Cynthia Nixon, 51 ans, a annoncé sa candidature aux primaires démocrates du 13 septembre dans une vidéo postée sur son compte Twitter.

Mariée depuis 2012 à une militante pour les droits homosexuels, Mme Nixon, mère de trois enfants - dont deux d'un précédent mariage avec un homme - espère bousculer le statu quo et incarner une politique plus proche du peuple face au sortant Andrew Cuomo, 60 ans, un vétéran de la politique en poste depuis 2011.

"J'aime New York, mais nos responsables nous ont laissé tomber, nous sommes maintenant l'Etat le plus inégalitaire du pays", déclare Cynthia Nixon dans son film de deux minutes, citant le fossé grandissant entre les riches et les pauvres ou le besoin d'améliorer le métro new-yorkais.

"Je n'en peux plus des politiques plus préoccupés par les titres des journaux et par leur pouvoir que par notre sort", ajoute l'actrice dans cette vidéo, où on la voit en famille, prendre le train ou marcher dans les rues de New York.

Sur sa page d'appels à contribution pour sa campagne, l'actrice reprend aussi certains principes posés par le candidat de la gauche radicale Bernie Sanders pour l'élection présidentielle 2016: elle refuse notamment toute contribution de grande entreprise.

Les Etats-Unis ont connu d'autres conversions à la politique de personnalités du spectacle, comme l'ex-président Ronald Reagan ou l'ex-gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger.

Tout récemment, le nom de la vedette de télévision Oprah Winfrey est revenue comme potentielle rivale de Donald Trump en 2020, même si l'intéressée a indiqué ne pas "avoir l'ADN" pour ça.

- Du pain sur la planche -

Mais Cynthia Nixon part de loin face au gouverneur démocrate Andrew Cuomo, qui espère être réélu le 6 novembre pour un troisième mandat dans ce bastion démocrate qu'est New York.

Dans un sondage réalisé la semaine dernière par l'université Siena College, alors que la rumeur montait sur la possibilité d'une candidature de Nixon, seuls 19% des électeurs démocrates interrogés se disaient prêts à voter pour elle lors des primaires démocrates de septembre, contre 66% pour M. Cuomo.

Bien que beaucoup d'électeurs reconnaissent le nom de Cynthia Nixon, 60% des personnes interrogées soulignaient par ailleurs n'avoir "aucune opinion" sur elle - signe qu'elle a du pain sur la planche pour promouvoir ses idées.

Andrew Cuomo, lui-même fils du défunt gouverneur Mario Cuomo, dont le nom figura longtemps parmi les candidats possibles à la Maison Blanche, est lui, au contraire, l'incarnation de l'homme politique expérimenté, très présent dans les médias, sous les feux des caméras au moindre drame, et à la pointe des grandes causes démocrates face à Donald Trump.

Mais il incarne aussi un certain pourrissement du système, et un de ses anciens principaux adjoints, Joseph Percoco, a été condamné la semaine dernière pour corruption. Même si M. Cuomo n'a pas été directement mis en cause, son nom n'a cessé de revenir au procès.

Interrogé la semaine dernière sur une possible candidature de l'actrice, Cuomo avait assuré "ne pas être inquiet: il va y avoir des candidats, ça s'appelle des élections, c'est normal".

Cynthia Nixon, très engagée pour la promotion de l'éducation publique, n'est pas non plus dépourvue de réseau parmi de puissants démocrates.

Elle a consulté, avant de se lancer, de grands stratèges du parti. Et semble avoir le soutien du maire démocrate de New York, Bill de Blasio, récemment réélu et aux relations extrêmement tendues avec l'actuel gouverneur de l'Etat. La compagne de Mme Nixon, Christine Marinoni, travaillait d'ailleurs jusqu'à récemment pour la mairie de New York.

Interrogé dimanche par le New York Post, le maire a néanmoins démenti "toute implication" dans sa campagne - avant de dénoncer le "statu quo" incarné par Andrew Cuomo.

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