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Mort du dessinateur humoristique Guillermo Mordillo en Espagne

Le dessinateur humoristique argentin Guillermo Mordillo, qui connut le succès dès les années 1970 en Europe, est mort à l'âge de 86 ans sur l'île espagnole de Majorque, a-t-on appris lundi auprès de ses représentants.

"Nous sommes très tristes de confirmer que M. Mordillo est décédé dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 juin", a dit à l'AFP une porte-parole de la société Rubinstein, dont le siège est aux Pays-Bas et détentrice de droits sur son oeuvre.

Elle a précisé que le caricaturiste était mort après avoir fait un malaise dans un restaurant de Palma de Majorque, dans l'archipel méditerranéen des Baléares, où il dînait.

Un taureau bottant les fesses d'un torero triomphant, un terrain de foot encombré d'immeubles, une girafe amoureuse d'un éléphant : ses créations ont marqué des générations d'enfants par leur dimension ironique, absurde ou poétique. Des illustrations souvent imprégnées d'un humour noir qu'il définissait comme "la tendresse de la peur".

L'une de ses images les plus partagées, créée en 1973 sous le titre "l'individualiste", représente un homme emmené sans ménagement par des policiers juste après avoir repeint le toit de sa maison de grandes vagues roses, dans un lotissement aux villas uniformément grises... En 1984, Amnesty international en avait fait son affiche en faveur de la liberté d'expression.

"Les gens me demandent parfois comment me vient une idée. C'est clair pour moi : les idées sont comme des papillons, elles volettent de façon fugace et j'essaie de les attraper", disait-il dans une interview en 2011.

Mordillo était né à Buenos Aires de parents espagnols en 1932, la même année que son compatriote Quino et que l'illustrateur français Sempé, auxquels il a souvent été comparé.

Il avait entamé sa carrière dans la publicité et l'illustration, avant de fonder à 20 ans le studio de dessins animés Calas, selon l'éditeur français Glénat. En 1963, il s'était installé à Paris où ses illustrations furent publiées par Lui, Paris-Match, Marie-Claire ou encore Pif Gadget.

Comme il ne maîtrisait pas encore le français, il créa d'emblée des dessins sans paroles : un style silencieux ensuite devenu l'une de ses marques de fabrique.

Ses illustrations connurent aussi un "succès astronomique en Angleterre et en Allemagne", notamment, selon Glénat.

Mordillo avait confié que sa vocation lui était venue en découvrant au cinéma "Blanche-Neige et les sept nains" de Walt Disney : il était resté marqué par le grand nez des nains dont il dota ensuite ses minuscules personnages.

"Nous avons reçu un grand nombre de condoléances à travers les réseaux sociaux qui reflètent sa popularité à travers le monde et le respect qu'il inspirait à toutes les générations", ont écrit dans un courriel adressé à l'AFP Peter et Geraldine Radzimn, de la société Art Petrus, qui a son siège à Monaco, diffusant les tirages de collection de ses oeuvres.

La foire du livre de jeunesse de Bologne (Italie) lui avait consacré en 1998 une exposition spéciale, qui comptait son premier dessin animé réalisé à l'âge de 12 ans et ses premières illustrations des années 50 en Argentine et au Pérou.

Selon Art Petrus, une cérémonie à la mémoire du dessinateur doit avoir lieu jeudi sur l'île de Majorque.

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