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Des bars de Sydney organisent une "unhappy hour" contre les lois de fermeture

(Belga) Une quarantaine de bars de Sydney ont arrêté de servir pendant le coup de feu de vendredi soir pour protester contre le "lockout", ces lois de fermeture et de restrictions de la consommation d'alcool qui frappent durement le secteur depuis 2014. Leur objectif est de faire pencher la balance en leur faveur lors des élections dans l'état de Nouvelle-Galles du Sud, ce samedi.

"Sydney était jadis une ville qui ne dormait pas", se souvient Pasan Wijesena, patron de deux bars emblématiques de la métropole australienne. "C'était un hub d'activités comme New York ou Londres où les touristes affluaient, les petites entreprises prospéraient et la population locale vivait la meilleure vie, de jour comme de nuit." En février 2014, les lois de fermeture ("lockout laws") sont introduites par le gouvernement de l'état avec pour objectif de réduire la violence engendrée par l'alcool. La législation oblige les établissements du centre de Sydney à refuser de nouveaux clients à partir de 1h30. Résultat: la criminalité liée à l'alcool a fortement baissé (de 26 à 40% en fonction des quartiers), même si les critiques estiment qu'elle s'est simplement déplacée. Mais ces restrictions ont aussi porté un sacré coup à la dynamique culturelle et festive de la ville. "La scène musicale de Sydney a permis de faire émerger des artistes incroyables, mais le secteur a périclité", explique ainsi l'association des industries nocturnes, à l'origine de la "unhappy hour" de vendredi soir. Une étude de la société d'audit Deloitte a montré que le manque à gagner pour l'économie du divertissement nocturne à Sydney s'élevait à 16 milliards de dollars australiens (10 milliards d'euros). Le secteur appelle dès lors les électeurs à voter contre le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud qui continue à promouvoir ces lois. Ouvrir la ville, promouvoir la scène culturelle sont aussi les chevaux de bataille de l'organisation "Keep Sydney Open", qui a d'abord tenté de faire plier les décideurs en place pour finalement se muer en parti politique. Les résultats des élections de samedi, qui visent à renouveler le parlement de Nouvelle-Galles du Sud, ne devraient pas être connus avant plusieurs jours. (Belga)

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