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Des djihadistes belges ont fait régner la terreur à Raqqa en Syrie: "Nous avons eu des témoignages terrifiants"

Une fois par an, depuis 2014, lorsque l’offensive de Daesh a débuté, RTL INFO part en reportage en Irak ou en Syrie. Ce dernier reportage, Jean-Pierre Martin et Samuel Lerate le préparent depuis un an. Leur objectif était de rentrer dans les camps où sont détenus les femmes et les enfants de djihadistes. L’équipe s’est également rendue à Raqqa, afin de voir ce qu’est devenue cette ville, presque un an après la chute de l’Etat islamique. Ce reportage montre à quel point des Belges ont été actifs au sein du groupe terroriste.

Certains étaient même à la tête de certaines opérations. Le député cdH, Georges Dallemagne, qui était aussi du voyage a livré son témoignage en répondant aux questions de notre journaliste Olivier Schoonejans.


Olivier Schoonejans : est-ce qu'on savait qu'il y avait des Belges parmi les terroristes les plus féroces?

Georges Dallemagne: "Nous ne le savions pas pourtant, c’était mon cinquième voyage dans cette zone de guerre. Je voulais aller à Raqqa et voir cette ville où avaient été décidés les attentats de Paris et de Bruxelles. Je voulais voir quelle était cette ville, sa destruction et sa population. Et d’entrée de jeu, le maire de Raqqa, une femme, nous a dit que parmi les pires des tortionnaires, il y avait deux femmes et un homme belges. Nous avons eu des témoignages concordants, très choquants et terrifiants sur les sévices qu’ils faisaient subir à la population. À aucun moment ces informations n’avaient été révélées publiquement et je ne pense pas que nos services de renseignements aient eu ces informations. Je vais rencontrer notre gouvernement et le coordinateur européen de la lutte antiterroriste pour lui faire un rapport de ce que j’ai vu là-bas."


O.S.: ces reportages ont même une valeur pour les services de sécurité en Belgique...

G.D.: "Je le pense et je crois qu’il est extrêmement important qu’on retrouve et qu’on traque ces terroristes pour les jeter en prison le plus longtemps possible. Il faut aller là-bas et coopérer notamment avec les services du Kurdistan syrien qui nous ont informés sur ces sévices. Il faut pouvoir retrouver ces personnes et les sanctionner."


O.S.: Les témoignages de femmes qui reviennent du jihad expliquent qu'elles accompagnaient leur mari et qu’elles avaient finalement un rôle passif dans la guerre terroriste. On remarque ici que ce n’est pas du tout le cas.

G.D.: "Il ne faut probablement pas mettre tout le monde dans le même sac. Je crois effectivement qu’il y a des femmes qui sont parties avec des jeunes enfants. J’en ai rencontrés qui ont trouvé l’enfer et puis il y en a d’autres qui ont coopéré et qui ont été des leaders dans la terreur. Ce qui choque, c’est que dans la population à Raqqa, parmi les pires de ces gens-là, il y en a qui venaient de Belgique, de France et de Grande-Bretagne. Ce qui frappe aussi, c’est que l’Etat islamique n’est pas totalement vaincu. Il y a encore des poches et des cellules parfois dormantes qui essayent de renaître dans les cendres de Raqqa."

O.S.: où sont aujourd'hui, ces deux femmes dont on a parlé?

G.D.: "On ne sait pas. Personne n’a annoncé leur décès, mais il faut les retrouver pour qu’elles répondent de leurs crimes."

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