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Des essaims de criquets de la taille du Luxembourg dévastent les cultures en Afrique

Le secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires de l'ONU, Mark Lowcock, a fait part lundi de sa vive inquiétude face aux essaims de criquets pélerins qui se développent en Afrique de l'Est, en appelant la communauté internationale à aider les pays concernés. "Il y a 13 millions de personnes dans ces pays concernés qui ont des difficultés d'accès à la nourriture. Dix millions de ces personnes résident dans des zones touchées par les criquets", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU.

Des essaims de criquets ont dévasté l'approvisionnement alimentaire du Kenya, de l'Ethiopie et de la Somalie, et l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que la situation est la pire depuis vingt-cinq ans. L'invasion de criquets a été déclarée "urgence nationale" en Somalie, dans l'une des régions les plus pauvres et les plus vulnérables du monde.

Un essaim de la taille du Luxembourg

D'épais nuages de criquets affamés se sont répandus depuis l'Ethiopie et la Somalie jusqu'au Kenya, où la FAO a estimé qu'un seul de ces essaims couvrait une surface de 2.400 km carrés, la taille du Luxembourg. Un tel essaim contiendrait quelque 200 milliards de criquets - et chacun dévore chaque jour l'équivalent de son propre poids (2 grammes), soit un total de 400.000 tonnes de nourriture. Il est capable de parcourir 150 km par jour et de ravager les moyens d'existence des populations rurales dans sa course effrénée pour se nourrir et se reproduire.

Si le phénomène devait s'aggraver, sur un an ou plus, il deviendrait une "invasion" de criquets. Il y a eu six "invasions" de criquets au XXe siècle, dont la dernière s'est produite en 1987-89.

"Nous risquons d'avoir un problème très sérieux"

En précisant avoir débloqué récemment en urgence 10 millions de dollars pour cette calamité, le responsable de l'ONU a averti que "si une réponse rapide" n'intervenait pas, la communauté internationale allait être confrontée à "un énorme problème plus tard dans l'année""Si nous n'arrivons pas à enrayer" la question dans les semaines à venir, "nous risquons d'avoir un problème très sérieux", a-t-il insisté.

Il a indiqué que l'Agence des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) avait estimé fin janvier à "76 millions de dollars" le coût d'un plan pour lutter contre les criquets. "Jusqu'à présent, nous n'avons eu que 20 millions de dollars", a-t-il précisé. En évoquant une conséquence du réchauffement climatique, Mark Lowcock a affirmé que ce développement des criquets était "le pire depuis 70 ans pour le Kenya, et le pire depuis 25 ans pour l'Ethiopie ou la Somalie".

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