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Des milliers d'anti-avortement manifestent "pour la vie" à Paris

Plusieurs milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes, ont défilé dimanche à Paris dans une ambiance festive pour la 13e "Marche pour la vie", en opposition à l'avortement et pour la liberté de conscience des médecins, a constaté l'AFP.

"Vivre est un droit", "IVG: dire la vérité, c'est dissuader", "Protéger le faible, ça c'est fort", proclamaient les différentes pancartes dans le cortège parti de la Porte Dauphine pour rejoindre le Trocadéro.

Derrière une banderole de tête affirmant "la vie n'offre aucune garantie, l'avortement ne laisse aucune chance", 50.000 personnes selon les organisateurs, 7.400 selon la police, ont participé à cette marche dont l'un des thèmes cette année était de défendre "l'objection de conscience" des médecins qui refusent de pratiquer des avortements.

Évoquant les 220.000 enfants "empêchés de naître" chaque année (216.700 avortements ont été pratiqués en France en 2017, un chiffre stable depuis 2001), les organisateurs l'ont souligné: la France est "le seul pays d'Europe" où ce nombre "ne diminue pas".

Pour la deuxième année consécutive, la manifestation accueillait une délégation de professionnels de santé, à l'initiative notamment de l'association "Nos mains ne tueront pas". Au dos d'une des blouses blanches présentes, figuraient les mots "J'ai été embryon, je suis médecin et je ne tue pas".

Venue en famille, avec son mari et ses trois enfants, Valérie de Beauregard "trouve incroyable" que l'objection de conscience des médecins puisse être remise en cause. "La liberté de l'homme, c'est la conscience", souligne-t-elle. Elle veut aussi défendre, en s'opposant à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes, "le droit à la filiation, qui est inaliénable".

Marie, 21 ans, étudiante en faculté de droit, participe elle depuis quatre ans à la marche. "Cette manif, elle représente tout ce qu'on veut défendre, ce qui est menacé par les nouvelles lois", dit-elle.

"Liberté de conscience pour tous les médecins", "IVG, ça suffit" ou "Macron, touche pas aux embryons", scandaient les manifestants, qui portaient pour la plupart des foulards bleus où l'on pouvait lire "En marche pour la vie 20 janvier 2019".

Selon son délégué général Nicolas Sévillia, la marche de dimanche est "l'acte premier de la mobilisation citoyenne contre la révision de la loi bioéthique".

La PMA pour toutes, "c'est l'arbre qui cache la forêt", des choses "beaucoup plus graves" figurent dans le projet de révision, a abondé Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune. Pour lui, le gouvernement envisage "le traitement des gamètes" et "l'utilisation de l'embryon dans la recherche".

Viviane Lambert, qui contestera lundi lors d'une nouvelle audience à Chalons-en-Champagne la procédure d'arrêt des soins pour son fils Vincent, en état végétatif depuis dix ans, s'est déclarée au micro "très impressionnée de voir tout ce monde pour défendre la vie". "Nous commençons à être usés par cette histoire (...) mais Vincent résiste et nous résisterons avec lui jusqu'au bout", a-t-elle ajouté.

Au nombre des participants, figuraient aussi Christine Boutin et Jean-Frédéric Poisson, du Parti chrétien-démocrate, ainsi qu'un sénateur argentin, Mario Fiad, venu "soutenir" la marche. Le Sénat argentin a voté en août contre l'avortement, après des débats marqués selon lui par de "très fortes pressions" venant d'organisations internationales.

Revendiquant un "combat (qui) n'est ni de droite ni de gauche", "pas confessionnel" non plus, la marche a reçu le soutien du pape François et d'une vingtaine d'évêques en France, selon ses organisateurs.

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