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Des milliers de Chiliennes dans la rue pour dénoncer inégalités et sexisme

Des milliers de Chiliennes ont manifesté mercredi dans plusieurs villes du pays pour réclamer davantage d'égalité et une éducation moins sexiste, dans le cadre d'un mouvement né à l'université qui fait peu à peu tâche d'huile dans l'ensemble du pays.

Mobilisées sous le slogan: "Nous sommes toutes victimes de la précarisation: étudiantes, migrantes, mères et travailleuses dans la rue!", les manifestantes se disent victimes d'un machisme tenace et d'une inégalité de traitement dans la société chilienne.

Dans les défilés de la capitale, Santiago, ces femmes accompagnées de quelques centaines d'hommes réclamaient mercredi "une éducation féministe", la fin des féminicides et du harcèlement dont elles sont la cible.

Catalina expliquait notamment à l'AFP être venue défiler torse nu "pour démontrer que nous sommes libres de disposer de notre corps et que nous ne sommes pas un objet de consommation".

Amanda Mitrovic, dirigeante de la Coordination féministe universitaire (Confeu), s'est réjouie de "l'appui d'une grande partie de la société". Selon la mairie de la capitale, 15.000 manifestants ont défilé à Santiago.

Ce mouvement des femmes chiliennes a débuté dans les universités fin avril, au moment du scandale provoqué en Espagne par un jugement ayant disculpé de "viol" cinq hommes condamnés pour "abus sexuel" sur une fille de 18 ans.

Depuis, une vingtaines de facultés du pays sont le théâtre de manifestations revendiquant une éducation non sexiste et la fin des stéréotypes rabaissant les femmes.

"Cette mobilisation a explosé au visage de tout le monde, parce qu'il y a beaucoup de ressentiment, beaucoup de choses accumulées", a expliqué à l'AFP Araceli Farias, vice-présidente de la Fédération des étudiantes de l'Université catholique de Santiago.

Fin mai, le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera a annoncé la création d'un "Agenda femmes" en 12 points visant à réduire les inégalités entre sexes. Ce plan prévoit notamment une réforme constitutionnelle destinée à garantir "une pleine égalité de droits".

Mais les élues des syndicats universitaires, qui n'ont pas été reçues par les autorités, rejettent ces mesures unilatérales et fustigent l'absence de proposition dans le domaine éducatif.

"L'éducation non-sexiste est le premier changement à effectuer pour une évolution sociale et culturelle", martèle Amanda Mitrivic, de la Confeu.

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