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Des milliers de Pakistanais aux funérailles de la militante Asma Jahangir

Des milliers de Pakistanais ont assisté mardi aux funérailles de la célèbre avocate et militante des droits de l'Homme Asma Jahangir, considérée comme une autorité morale dans le pays et décédée dimanche à l'âge de 66 ans.

Avocats en costumes noirs, hommes politiques, intellectuels et militants se sont mêlés aux citoyens venus en masse au stade Kadhafi de Lahore, où des drones munis de caméras volaient au-dessus de la foule chargée de couronnes de fleurs.

"La mort d'Asma a créé un vide béant qui semble ne jamais pouvoir être comblé", a déclaré à l'AFP l'enseignant Said Raheem Ul Haque, alors que la cérémonie, qui était retransmise en direct à la télévision, démarrait.

Asma Jahangir, décédée dimanche d'un arrêt cardiaque, était une avocate, cofondatrice de la Commission pakistanaise des droits de l’Homme, un temps rapporteure spéciale des Nations unies pour le Conseil des droits de l’Homme.

Célébrée par la communauté humanitaire internationale, elle était vue comme la défenseure des opprimés dans son pays, où les abus sont fréquents, particulièrement à l'encontre des femmes et des minorités.

Parmi les multiples hommages qui lui ont été rendus, le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres l'a qualifiée de "géante des droits de l'Homme", "infatigable avocate des droits inaliénables de tous les peuples et de l'égalité".

Les réseaux sociaux pakistanais ont été inondés de témoignages affligés après sa mort. "Une fois que vous avez dépassé le choc et la tristesse, il y a éventuellement de la panique. Comment trouverons-nous notre boussole morale maintenant ?", s'est interrogé Ahmer Naqvi sur Twitter.

Asma Jahangir, défenseure acharnée des droits des femmes et opposante à la peine de mort, avait remporté nombre de batailles au cours de sa carrière, obtenant notamment la liberté pour des travailleurs forcés enchaînés par leur dette ou la liberté des femmes à se marier de leur propre initiative.

Elle n'hésitait pas à critiquer ouvertement la puissante armée pakistanaise, y compris lorsqu'elle devint la première femme à présider le barreau pakistanais. Elle avait affronté menaces de mort, coups et passages en prison dans des affaires de défense des droits humains.

Arrêtée en 2007 sous le régime du général Pervez Musharraf, elle avait affirmé en 2012 que sa vie était menacée par les redoutés services secrets du pays, l'ISI.

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