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Deux lions ailés de Mésopotamie de retour à Mossoul

Deux copies de "lamassus", les lions ailés à tête d'homme des Mésopotamiens, découverts sur le site antique de Nimrod détruit par les jihadistes, ont été dévoilés jeudi à Mossoul, l'ancienne "capitale" du groupe Etat islamique (EI) en Irak.

Les deux lions originaux ornaient la salle du trône d'Assurnasirpal II, qui régna sur l'empire assyrien au IXe siècle avant JC. L'un d'eux a un temps été exposé au musée de Mossoul, le deuxième du pays, dont les trésors ont été eux aussi méthodiquement détruits par l'EI.

Dans la foulée de sa percée fulgurante mi-2014, l'EI s'est livré à "un nettoyage culturel" en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique, selon l'ONU, ou en revendant des pièces au marché noir.

Le site de Nimrod, joyau de l'empire assyrien fondé au XIIIe siècle avant JC, a été dévasté. Des vidéos avaient montré des combattants de l'EI détruire au bulldozer, à la pioche ou à l'explosif le site ou saccager des trésors pré-islamiques du musée de Mossoul, toujours fermé au public.

Ces fac-similés ont été créés à partir de reconstruction en 3D à partir de fragments par les Espagnols de la Factum Foundation. Ils sont désormais exposés devant la bibliothèque étudiante de l'université de Mossoul.

"Ce cadeau est un message d'espoir envoyé pour dire que la vie à Mossoul et de ses habitants revient à la normale", a lancé l'ambassadeur d'Espagne Juan José Escobar en dévoilant les immenses statues d'animaux mythologiques.

"Leurs têtes d'homme symbolisent la sagesse, leurs ailes la vitesse, leurs corps, qui mêlent des attributs du lion et du taureau, représentent la force", explique à l'AFP Ahmed al-Jamaa, professeur d'histoire à l'université de Mossoul.

Pour Adam Lowe, fondateur de Factum Foundation, aujourd'hui, ils sont aussi "un symbole, la preuve de ce qui est possible grâce à la technologie".

"Maintenant qu'ils gardent les portes de l'université, j'espère qu'ils protègeront tout le monde pour toutes les années à venir", dit-il à l'AFP.

Ilaf Mouhannad, étudiante, est venue découvrir ces animaux légendaires qui "mettent en valeur la culture et le patrimoine de Mossoul".

Leur retour dans la ville, dit-elle à l'AFP, doit être un début et "le gouvernement doit travailler à faire revenir tout ce qui a été volé de la culture et de l'histoire de Mossoul".

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