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Huit enfants coincés dans une grotte en Thaïlande ont été sauvés, mais il en reste encore cinq: "La mission n'est pas encore terminée"

Huit des 13 jeunes footballeurs coincés depuis la fin juin dans une grotte inondée de Thaïlande sont désormais hors de danger, mais la difficile évacuation à venir des cinq derniers suscite bien des inquiétudes.

Les sauveteurs ont en effet récupéré lundi quatre des garçons, au lendemain de l'extraction réussie des quatre premiers par des plongeurs d'élite. "Deux jours, huit sangliers sauvages", le nom de leur équipe de football, ont laconiquement écrit dans la soirée sur leur page Facebook les commandos de marine thaïlandais, au centre de l'opération de sauvetage. "Tout le monde peut être fier. Mais la mission n'est pas encore terminée", a tempéré le chef de la junte au pouvoir en Thaïlande depuis un coup d'Etat en 2014, le général Prayut Chan-O-Cha, qui s'est rendu sur le site de l'opération en fin d'après-midi.


Un sauvetage suivi dans le monde entier

La Thaïlande tout entière espère une issue heureuse pour les enfants et leur entraîneur de 25 ans bloqués depuis le 23 juin dans la grotte de Thuam Luang, dans le nord de la Thaïlande. La saga passionne aussi les médias étrangers qui ont envoyé des centaines de journalistes sur place.

La pluie de mousson menaçant d'inonder ce réseau souterrain complexe, long d'une dizaine de kilomètres, constitue le principal défi pour les sauveteurs qui redoutent de nouvelles précipitations avant la sortie de l'ensemble du groupe. L'équipe de football des "Sangliers sauvages", 12 garçons de 11 à 16 ans et leur jeune entraîneur, avaient passé neuf jours dans les tréfonds de la grotte avant que deux plongeurs britanniques ne réussissent à les rejoindre en début de semaine dernière. Emaciés mais en vie, ils étaient perchés sur un promontoire, à plus de quatre kilomètres de l'entrée de la grotte.


Une mission à haut risque en plusieurs phases

Dimanche, quatre garçons ont revu la lumière du jour, grâce à des plongeurs expérimentés qui les ont guidés le long d'un parcours tortueux, marqué par des portions inondées et étroites, en particulier un passage très difficile à franchir dans lequel il faut se faufiler et qui est le cauchemar de la cellule de crise.

Lundi, un deuxième groupe de quatre rescapés leur a emboîté le pas. Baptisés par les réseaux sociaux "Sangliers sauvages 1, 2, 3, 4", les quatre premiers garçons, hospitalisés, vont bien, a précisé Narongsak Osottanakorn, même s'ils sont "tenus à l'écart" de leurs parents, afin d'éviter qu'ils ne soient contaminés, vu leur état de faiblesse. "Les médecins envisagent de permettre aux familles de leur rendre visite, mais séparés par une vitre", a-t-il dit.

Les équipes de plongeurs ont dû se reposer entre les deux évacuations et replacer des bouteilles d'oxygène le long du parcours, d'où l'intervalle. Les parents des derniers enfants à devoir être évacués attendent à l'entrée de la grotte de retrouver leurs enfants. Outre les embûches le long du parcours de plongée, la situation est compliquée par le fait qu'une bonne partie des enfants ne savent pas nager et qu'aucun n'a jamais fait de plongée. Un ancien plongeur de la marine thaïlandaise y a laissé la vie, témoignant de la très grande difficulté de l'entreprise, même pour des professionnels. Le manque d'espace pour placer suffisamment de bouteilles d'oxygène ajoute aussi à la complexité des opérations.

Les hordes de journalistes accourus des quatre coins de la Thaïlande et de la planète sont tenus à l'écart de la grotte, de même que de l'hôpital de Chiang Rai où les quatre premiers rescapés ont été placés en observation.

La famille de "Night" pense que les garçons ont décidé d'explorer la grotte après leur entraînement de football pour célébrer son 16e anniversaire. Ils se sont alors retrouvés piégés par la montée des eaux dans ce réseau situé à la frontière avec la Birmanie et le Laos. Après leur découverte par les plongeurs britanniques, les sauveteurs ont désespérément passé en revue toutes les solutions possibles, percer des tunnels dans la montagne ou attendre sous terre pendant des semaines la fin de la mousson. Mais face à la menace de nouvelles pluies et à la baisse des niveaux d'oxygène dans la chambre où le groupe a trouvé refuge, les autorités ont décidé dimanche de tenter le tout pour le tout.

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